Les espoirs et les craintes des chefs d'entreprise

C'est certainement avec un peu d'espoir, mais aussi avec un peu de crainte, que les 5.000 participants aux états généraux de l'industrie (EGI) écouteront ce midi le discours de Nicolas Sarkozy à Marignane. Ils espèrent qu'un maximum de leurs propositions pour redresser l'industrie tricolore sera retenu par le chef de l'État. En attendant le verdict élyséen, il est intéressant de lister celles qui font d'ores et déjà consensus.Parce qu'il ne peut pas décemment faire l'impasse sur les conclusions du Grenelle de l'environnement, mais aussi parce que l'on se trouve à quelques jours des élections régionales, où le développement durable sera un thème majeur, des mesures écologiques devraient figurer dans ce discours. « Ce pourrait être le cas du prêt vert bonifié. Cette décision est proche d'être actée », explique un des participants aux EGI. Une mesure évoquée à plusieurs reprises par le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, qui a proposé de la financer à hauteur de 500 millions d'euros par le grand emprunt.bourse aux brevetsSur le volet innovation, la CGPME martèle toujours son idée de « bourse aux brevets », qui consisterait à mettre à disposition des PME, à prix réduits, les brevets non utilisés. De son côté, le Medef rappelle avec force qu'une politique industrielle française risque d'être sans effet si elle est isolée. « Il faut qu'elle soit en harmonie avec celles décidées chez nos voisins européens pour faciliter les économies d'échelle et les synergies industrielles sur le Vieux Continent », explique-t-on au Medef. Ce dernier propose aussi de détourner en faveur de l'industrie une partie de l'épargne privée des Français, comme les contrats d'assurance-vie, dont les encours dépassent les 1.200 milliards d'euros. Proposée par la CGT et, il faut le souligner, soutenue par les organisations patronales, la création d'un livret d'épargne industrie à l'image du livret développement durable (LDD), est aussi envisageable. Toujours sur le volet financement, la remise à plat de la règle prudentielle Solvabilité II, qui modifie notamment le calcul de la marge de solvabilité des compagnies d'assurances et donc leur capacité d'investissement dans les PME, est réclamée (« La Tribune » du 1er mars).En revanche, d'autres mesures phares risquent de rester à l'état de projet. Ce pourrait être le cas du crédit d'impôt innovation, trop onéreux. En effet, étendre à des dépenses d'innovation comme le marketing ou le prototypage l'assiette des dépenses éligibles coûterait trop cher à l'État. Lors de son audition à l'Assemblée nationale la semaine dernière, Luc Rousseau, le directeur de la Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) a évalué ce surcoût à 1 milliard d'euros, qui s'ajouterait aux 4 milliards consacrés à l'actuel crédit d'impôt recherche. Fabien Piliu
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