Le patronat règle à nouveau ses comptes dans les prétoires

Hasard du calendrier, alors que la campagne pour la présidence du Medef démarre tout juste, le patronat étale, une nouvelle fois, ses différends devant les tribunaux. Deux affaires impliquant Laurence Parisot, actuelle présidente de l'organisation patronale et, pour l'instant, seule candidate à sa propre succession, le 1er juillet, reviennent dans les prétoires.Ce mercredi, lors d'une audience devant le conseil des prud'hommes de Paris, Jacques Creyssel, ancien directeur général du Medef, contestera son licenciement pour faute grave en juillet 2008. Et exigera des indemnités pour licenciement abusif. De son côté, l'organisation patronale estime que Jacques Creyssel a manqué de loyauté à l'égard de Laurence Parisot lors de la création de l'Association entreprise et logement (AEL), liée au 1 % logement. Manque de loyauté qui justifierait son départ sans indemnité ni préavis. Lors d'un premier examen de l'affaire, à l'été 2009, les conseillers prud'homaux élus avaient préféré renvoyer ce dossier sensible à un juge professionnel, comme l'autorise la procédure. Les faits seront donc, une nouvelle fois, exposés ce mercredi pour une décision attendue dans un mois.DiffamationDans une semaine tout juste, le 10 mars, la cour d'appel de Paris rendra son jugement dans le litige qui oppose Laurence Parisot à Daniel Dewavrin, ancien président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). Début 2008, en pleine affaire des retraits en liquide, Daniel Dewavrin avait laissé entendre que Laurence Parisot était au courant de longue date des pratiques de l'UIMM. Immédiatement, la présidente du Medef avait porté plainte pour diffamation. Déboutée en première instance - les juges estimant que la diffamation n'était pas établie - Laurence Parisot a fait appel.Dans les deux cas, les décisions des tribunaux seront scrutées avec attention dans le monde patronal. De nombreux poids lourds de l'organisation regrettent, en effet, de voir les querelles internes étalées dans les prétoires. Des revers judiciaires pour Laurence Parisot leur donneraient raison et la fragiliseraient. À l'inverse, si elle obtient gain de cause, la présidente du Medef ne manquera pas de mettre en avant la justesse de sa stratégie. Un atout précieux alors que ses éventuels challengers hésitent encore à se lancer... Agnès Laurent
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