Après avoir présenté son nouveau plan de rigueur, Athènes retient son souffle

Comme elle l'avait annoncé la veille, la Grèce a rendu public son nouveau plan de rigueur ce mercredi. Grâce à des hausses d'impôts et à des baisses de dépenses, le gouvernement de Georges Papandréou espère trouver 4,8 milliards d'euros supplémentaires par rapport à un premier plan de rigueur, élaboré en janvier et jugé trop timide par l'Union européenne et les acteurs sur les marchés. Depuis, la Grèce s'est engagée à faire passer son déficit, équivalent à 12,7 % du PIB, à seulement 8,7 % cette année. Personne ne semble échapper aux mesures d'austérité. Ainsi, la TVA passera de 19 % à 21 %. Les taxes spécifiques sur l'alcool et le tabac augmenteront également, pour la deuxième fois cette année. Les fonctionnaires devront accepter une réduction de certains avantages salariaux (de 30 % sur le treizième mois et de 60 % sur le quatorzième mois) et un gel des retraites sur 2010. Enfin, la ponction fiscale augmentera pour les hauts revenus. De tels efforts sont nécessaires afin de calmer les marchés et obtenir le soutien de l'Union européenne. Deux objectifs qui semblaient atteints dans la foulée de l'annonce. L'écart de rendement entre les obligations grecques et allemandes, symbole de l'appréciation des risques, est passé au-dessous de 3 %, après avoir frôlé 4 % en janvier, et la Commission européenne a immédiatement salué le plan annoncé.le marathon continueAthènes n'en a pas pour autant fini avec son marathon. Ce vendredi, le Premier ministre grec rencontre la chancelière allemande, Angela Merkel. Or celle-ci exclut, au moins officiellement, toute mesure d'aide au pays... Le coup de pouce viendra-t-il de Paris ? Georges Papandréou rencontrera le président français, Nicolas Sarkozy, ce dimanche. La rumeur court sur les marchés que la France et l'Allemagne seraient prêtes à aider la Grèce, en demandant à des entités financières publiques d'acquérir une partie des obligations que le Trésor grec pourrait prochainement émettre, pour un montant de l'ordre de 3 à 5 milliards d'euros. « La Grèce espère désormais se refinancer à coût raisonnable », estime ainsi Philippe Sabuco, économiste chez BNP Paribas. « Elle devra aussi faire la preuve, auprès de la Commission européenne, qu'elle met bien en place les mesures annoncées », remarque de son côté Jésus Castillo, économiste chez Natixis. L'épreuve commence d'ailleurs dès la mi-mars, époque à laquelle la Commission va vérifier la mise en oeuvre du plan de rigueur de janvier dernier. ?
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