Montée de la grogne des fonctionnaires portugais contre l'austérité

Trop, c'est trop. La fonction publique portugaise lance un « cri de colère » contre le gouvernement du socialiste José Socrates. Et convoque une grève sans manifestation à l'appel des deux grandes confédérations syndicales du pays, la CGTP (Confédération générale des travailleurs portugais), proche du PCP, et l'UGT (Union générale des travailleurs), proche des socialistes. Les secteurs les plus touchés seront la justice, les finances, la santé et l'éducation nationale. C'est la première fois depuis 2007 que les deux centrales font bloc face à des décisions qui concernent 650.000 fonctionnaires. Le gel de leurs salaires en 2010 est inscrit dans la proposition de budget de l'État pour infléchir un déficit public établi à 9,3 %. Le mois de février, consacré à d'âpres négociations, n'y a rien fait : deux exigences sont restées inconciliables. D'un côté, celle du gouvernement, qui est engagé dans une marche forcée pour un retour dans les marques fixées par Bruxelles pour les comptes publics, avec le retour à 3 % de déficit en 2013. Et, de l'autre, la demande d'une augmentation de salaires de 2,5 % à 3 % réclamée par des syndicats, qui estiment avoir fait preuve de modération par le passé, au nom d'un « pacte social », lequel a permis à José Socrates d'assainir les comptes publics en 2006-2007 lors de son premier gouvernement (2005-2009). La mesure de gel des salaires s'appliquera aussi aux entreprises publiques.vent de paniqueEn quatre ans, le ministère du Travail a diminué de 75.000 le nombre de fonctionnaires. Le principal moteur de cette réduction est l'application de la règle du « 2 pour 1 », soit la création d'un seul poste pour remplacer deux départs. La mesure est reconduite dans la proposition du budget 2010. En revanche, le ministre du Travail a formellement démenti une tentative d'introduire l'élargissement à « 4 pour 1 », qui a provoqué un vent de panique chez les fonctionnaires. Ceux-ci redoutent également des blocages dans l'évolution des carrières. De nouvelles mesures de restrictions pourraient figurer au PEC, le programme économique et de croissance que le gouvernement portugais s'apprête à présenter dans les prochains jours à Bruxelles. Les syndicats le redoutent. Le bras de fer est engagé : lors des prochaines grèves, déjà programmées, les fonctionnaires seront dans la rue.Marie-line darcy
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