Le charme trompeur du Douanier Rousseau

Picasso l'admirait et le collectionna. Apollinaire fut le premier à le défendre et lui donner son nom de « Douanier » alors qu'il n'était que le gardien de l'octroi de Paris. Autodidacte, Henri Rousseau (1844-1910) a tout de suite séduit, provoqué un engouement, parmi les artistes et les intellectuels. Il est vrai qu'il a bouleversé les règles de l'imagination comme le rappelle l'exposition de la Fondation Beyeler à Bâle (Suisse), créée par le marchand Ernst Beyeler, décédé le 25 février dernier. Son univers exotique, étrange, il l'a créé de toutes pièces. C'est tout sauf un naïf comme on a pu le cataloguer. Sa peinture est plus subtile, on peut même dire qu'elle est chargée d'un inconscient qui aurait ravi Freud. Ses jungles sont faites de menaces, de dangers. L'enchantement est provoqué par l'angoisse qu'elles dégagent. La menace est partout. De ces fleurs géantes qui semblent dévorer la nature elle-même, par exemple. Cette exposition avec une quarantaine de tableaux ne révèle rien du peintre dont on connaît l'oeuvre jusqu'à satiété, mais elle nous met face à nos propres peurs. À nos rêves inavoués. J.-L. P.Beyeler Museum, jusqu'au 9 mai. www.beyeler.com
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