« La complaisance avec les barbares, il faut en finir  !  »

« Pour se débarrasser du cancer de la violence, il faut éloigner définitivement les hooligans. Les pouvoirs publics peuvent les interdire de stade », prévient Rama Yade.afpOn avait l'impression que le PSG avait enfanté un monstre. Les mesures annoncées dénotent une volonté de ne plus se laisser intimider. »Rama Yade, Secrétaire d'État aux SportsRama Yade, la secrétaire d'État aux Sports, revient sur les graves incidents qui ont émaillé la rencontre PSG-OM dimanche. Et prône une extrême fermeté contre les fauteurs de troubles.Vous allez prochainement rencontrer les dirigeants du PSG. Qu'allez-vous leur dire ?D'abord que j'approuve leur nouveau discours de fermeté nouveau. Il est important d'en finir avec la complaisance. On est chez les barbares. Ce qui s'est passé dimanche soir, ce n'est plus du football. Rouer de coups un homme jusqu'au coma et le laisser pour mort sur le pavé, c'est de la sauvagerie à l'état pur. Il faut stopper net cette violence, parce qu'elle n'a plus de bornes et qu'un jour elle risque de tuer. Chacun doit prendre ses responsabilités.Le PSG a déclaré vouloir se montrer intransigeant, mais pour cela, il a besoin du soutien des pouvoirs publics car les violences ont largement dépassé le cadre du football...L'État est engagé. Le président Sarkozy lui-même a tenu un discours très ferme lors du Conseil des ministres ce matin [ce mercredi, Ndlr]. Pour se débarrasser de ce cancer de la violence, il faut éloigner définitivement les hooligans. Les pouvoirs publics peuvent les interdire de stade. Il n'y a que quelques centaines d'interdictions en France. Il faut les multiplier. On doit aussi prendre des sanctions individuelles d'une sévérité implacable. La proposition de loi sur la violence des groupes a été promulguée. Elle prévoit un renforcement des interdictions administratives de stade, qui vont passer de trois mois à six mois dès le premier fait grave. Et de six mois à un an en cas de récidive. Des amendes et des peines d'emprisonnement sont également prévues si ces interdictions ne sont pas respectées. Maintenant, il faut également que les préfets et les juges n'hésitent pas à prononcer plus massivement ces interdictions de stade. Et que les clubs se mettent à porter plainte contre les fauteurs de troubles. Certains le font déjà. Mais ce n'est pas le cas de tous.Pourquoi selon vous ?J'entends dire que certains présidents de clubs n'oseraient pas porter plainte contre des supporteurs violents. Mais il ne s'agit plus de supporteurs. Il s'agit de hooliganisme. Et avec ceux-là, le dialogue n'est plus possible. On ne peut plus s'accommoder de tabou. Si nécessaire, Paris jouera devant des tribunes vides. Toutes les hypothèses sont sur la table. Il ne faut se poser aucune limite républicaine. Nous serons dans la prévention, pour les supporteurs normaux. Et dans la répression, pour ceux qui n'entendent que ce langage. C'est pour ça que j'ai demandé au PSG de prendre des mesures concrètes. Parce que ça n'a pas toujours été le cas. C'est un discours de fermeté qu'on désespérait d'entendre de la part du PSG. On avait l'impression que ce club avait enfanté d'un monstre qui lui avait échappé. Les mesures annoncées renversent la logique et dénotent une volonté de ne plus se laisser intimider. Le gouvernement accompagnera le PSG dans cette démarche. Il faut qu'on travaille main dans la main. n
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