Nyse-Euronext hanté par les émoluments de son ancien patron

Le scandale des émoluments astronomiques de l'ancien président du New York Stock Exchange, Richard Grasso, continue de hanter la Bourse américaine. Aujourd'hui, plus de six ans après le départ du dirigeant, Nyse-Euronext risque encore un redressement fiscal. En novembre dernier, l'administration fiscale (l'Internal Revenue Service, IRS) a fait savoir à l'opérateur boursier transatlantique qu'elle entendait revenir sur des déductions fiscales faites en 2001, 2002 et 2003 relatives aux rémunérations de son ancien patron. Au total, 161 millions de dollars ont ainsi été déduits des revenus imposables du New York Stock Exchange, précise Nyse-Euronext dans un rapport annuel soumis ce lundi au régulateur.« Comme notre déclaration au régulateur l'indique, nous sommes en désaccord et nous attaquons avec vigueur ce problème », commente un porte-parole du groupe. Le mois dernier, l'opérateur, décidé à contester la position de l'administration, a rempli une réclamation et demandé audience auprès du bureau en charge à l'IRS. Nyse-Euronext ne devrait pas avoir à débourser 161 millions de dollars. Mais, si l'IRS tient bon, l'opérateur pourrait bien avoir à subir un ajustement de ses impôts d'antan.Loué pour sa capacité à attirer de nouvelles sociétés à la cote durant son mandat de 1995 à 2003, célébré pour son aptitude à rouvrir rapidement la Bourse quelques jours seulement après les attentats du 11 septembre 2001, Richard Grasso, jusqu'alors fort populaire - au point de faire une apparition dans la série télévisée « Sex and The City » -, a été poussé à la démission par le conseil d'administration du Nyse en septembre 2003. quatre ans de poursuite La révélation, à l'été, de la somme pharamineuse qu'il allait toucher, près de 140 millions de dollars pour salaires différés et compte de retraite, somme à laquelle devaient s'ajouter 48 millions de dollars supplémentaires qui n'ont finalement pas été versés, avait créé la stupeur. Les 81 dollars hebdomadaires des débuts du dirigeant, en tant qu'employé sur le parquet, apparaissaient alors bien loin. Au point de pousser son successeur par intérim, John Reed, qui s'était fait fort de ne réclamer qu'un dollar symbolique en guise de rémunération, à demander réparation.Le procureur général de l'État de New York, Eliot Spitzer, surnommé alors Eliot « Ness » Spitzer, en a fait l'une de ses dernières croisades avant de briguer le poste de gouverneur de l'État. Sans succès. En juillet 2008, après quatre ans de poursuite, la cour d'appel de l'État a mis un terme à l'affaire. Mais pas pour Nyse-Euronext. L'opérateur pourrait encore avoir à payer le prix des excès du passé. nBLOOMBERG NEWSPrès de 140 millions de dollars : c'est ce qu'a touché Richard Grassot, après sa démission forcée en 2003.
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