Une hausse des taux fragiliserait davantage la croissance dans la zone euro

Si la croissance mondiale devrait atteindre 3,5 % cette année, grâce aux pays émergents et aux États-Unis, en revanche les conditions d'une forte reprise économique dans la zone euro sont loin d'être réunies. Selon les prévisions de l'indice trimestriel Ernst & Young Eurozone, le Produit Intérieur Brut (PIB) de la zone devrait croître de 1,5 % cette année, et de 1,7 % en 2012.Les pays ayant adopté la monnaie unique doivent d'abord subir des politiques d'austérité visant à réduire leurs déficits publics et alléger le poids de leurs dettes. Mais en retour, celles-ci pèsent sur la consommation et l'investissement. « Le vrai risque de la dette souveraine, c'est celui de la contagion, surtout si elle devait concerner une économie de la taille de celle de l'Espagne », souligne Alexis Karklins-Marchay, associé chez Ernst & Young. D'autant que les dirigeants des pays de la zone avancent politiquement à petits pas, montrant leurs difficultés à unifier une réponse à la crise. « Il n'y a pas un projet politique européen, mais des projets politiques européens, comme par exemple le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui a permis d'éviter la défaillance de la Grèce puis de l'Irlande », explique Alexis Karklins-Marchay.Reprise menacéeAutre risque, l'inflation. Les experts d'Ernst & Young mettent en garde contre un relèvement trop rapide des taux directeurs par la Banque centrale européenne (BCE), ce qui aurait pour effet de fragiliser encore plus la reprise D'autant qu'une partie de cette hausse des prix est alimentée par l'appréciation des matières premières, notamment le pétrole, qui selon eux devrait refluer de 110 dollars à 95 dollars le baril.Quant au moteur de la zone euro, « nous anticipons une convergence des taux de croissance entre l'Allemagne et la France pour 2012. Mais avec une différence de taille : outre Rhin le chômage baisse. Cela s'explique en partie par les mesures prises par Berlin pour son marché de travail. Cela prouve que les réformes structurelles peuvent produire des résultats positifs. Tout n'est pas conjoncturel, il y a des choix sociétaux à faire », note Alexis Karklins-Marchay.Robert Jule
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