Le Premier ministre Stephen Harper arrache la majorité aux législatives

Le suspense aura perduré jusqu'au bout. Après une campagne intense et des sondages incertains jusqu'à la veille du scrutin, Stephen Harper, le Premier ministre depuis 2006, a été reconduit à la tête de son gouvernement. Mais il s'en est fallu de peu. Sa formation politique, le Parti conservateur, arrache de justesse une majorité au Parlement, avec 166 sièges sur 308, soit à peine 2 de plus que nécessaire. En gagnant 24 députés par rapport à la législature précédente, les conservateurs obtiennent la majorité pour la première fois depuis que Stephen Harper est en poste. Le quotidien « Le Devoir » invoque une « révolution » et n'hésite pas à parler de « véritable tremblement de terre politique ». En effet, le triomphe des conservateurs s'accompagne de la percée historique et imprévisible il y a encore quelques mois du Nouveau Parti démocrate (NPD), une formation de gauche menée par Jack Layton. Avec 102 sièges contre 36 auparavant, le NPD devient l'opposition officielle aux conservateurs et bouleverse le paysage politique canadien en balayant l'hégémonie du Bloc québécois dans la province francophone, et en laminant le Parti libéral de Michael Ignatieff, qui passe de 77 députés à 34. Ce scrutin surprenant adoube la personnalité et la politique du conservateur Stephen Harper, un apôtre des restrictions budgétaires et des valeurs morales. Le Premier ministre tire habilement profit de la sortie de crise rapide du Canada. Après une contraction de 2,5 % en 2009, le PIB a bondi de 3,1 % en 2010. « Grâce au soutien du gouvernement et de la banque centrale, le système bancaire est resté solide pendant la crise. Le plan de relance de 40 milliards d'euros n'a pas eu d'impact sur la dette de l'Etat qui reste basse à 29,4 % du PIB en 2010, ce qui est très modeste par rapport aux autres économies avancées », explique Jean-Marc Lucas, économiste chez BNP Paribas. La réduction de la dette au-dessous de 25 % du PIB est l'un des objectifs de Stephen Harper avant 2014. Il prône aussi, entre autres, de nouvelles coupes à hauteur de 5 % dans les dépenses publiques. Des mesures partout impopulaires... sauf au Canada. Sylvain Rolland
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.