« Pour un accord de libre-échange UE-Japon, la situation est maintenant meilleure »

STRONG>Hiromasa Yonekura, Président du Keidanren (patronat japonais) et PDG du Sumitomo Chemical Co Un accord de libre-échange entre l'Union européenne (UE) et le Japon peut-il être lancé fin mai lors de leur prochain sommet bilatéral ?L'an dernier, il y a eu des discussions pour entamer des négociations pour un accord de libre-échange entre l'UE et le Japon quand les exécutifs des deux entités considéreraient les conditions remplies. Mais l'industrie automobile, notamment européenne, s'est prononcée contre. Maintenant, la situation a changé et est meilleure pour un tel accord : le groupe allemand Daimler développe une coopération avec le constructeur japonais Mitsubishi, et Volkswagen avec Suzuki ; Nissan a évidemment de bonnes relations avec sa maison mère Renault. À la fin de ce mois, lors du sommet bilatéral UE-Japon, les chefs de gouvernement de l'UE et les institutions européennes (la Commission et le Parlement) devraient se mettre d'accord pour commencer des négociations pour un accord d'intégration économique (« Economic Integration Agreement »).En tant qu'organisation des entrepreneurs japonais, le Keidanren, nous y sommes favorables. Le Parlement japonais vient de voter une première tranche de 33 milliards d'euros pour la reconstruction suite à la catastrophe du 11 mars. Comment cet effort doit-il être financé ?Le gouvernement doit surtout couper dans d'autres dépenses, comme par exemple la prise en charge par l'État des dépenses d'université. Même les jeunes Japonais vivant à l'étranger peuvent en bénéficier, c'est ridicule ! En regroupant de telles économies, assez d'argent peut être amassé pour financer la reconstruction. Nous proposons aussi de relever, graduellement, le taux de TVA des 5 % actuels jusqu'à 10 %. Cette hausse permettrait de compenser les coûts croissants de sécurité sociale. Si cela reste insuffisant pour le financement de la reconstruction, il faudra peut-être prélever en plus une taxe sur la consommation, provisoire, afin que toute la population japonaise aide ainsi la région touchée.Que faut-il faire, selon vous, face à l'appréciation du yen face au dollar, qui pénalise l'industrie japonaise ?Il faudrait avant tout que les opérateurs du marché des changes se comportent tous avec un haut niveau d'éthique. Or la morale est actuellement très basse parmi eux. On l'a vu en liaison avec les conséquences du tremblement de terre récent. Les investisseurs qui n'adoptent pas une attitude éthique devraient être punis, par exemple par une amende.Par ailleurs pour le taux de change du yen, une intervention conjointe des pays membres du G7 serait la bienvenue, comme cela a été fait, avec réussite, dans le passé.
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