Immobilier : Marseille hausse le ton contre Lehman Brothers

ça chauffe à Marseille. Non pas tant en raison des récents succès de son équipe de football, mais sur des sujets plus strictement financiers. Au coeur du problème : la réhabilitation de la rue de la République, proche du vieux port de la cité phocéenne, l'un des plus grands projets de développement urbain français dans le cadre d'Euromed. Les deux propriétaires des actifs immobiliers de cette rue sont deux fonds : le français Eurazeo et l'américain Lehman Brothers Real Estate Partner. Chacun d'eux s'est engagé à rénover et redynamiser cette artère. Or, si Eurazeo a manifestement joué le jeu en réalisant les travaux qui s'imposaient, il n'en va pas de même de la partie détenue par Lehman Brothers, soit 50.000 m2 de commerces et 650 appartements, créant par la même occasion, un contraste frappant entre les deux parties de l'artère. D'où l'ire d'un grand nombre de personnes, dont les principaux élus marseillais. Selon nos informations, Jean-Claude Gaudin, le maire de la cité phocéenne aurait ainsi convoqué les deux responsables de Lehman Brothers, Mark Newman, plus spécialement à la tête de la société de gestion qui gère le fonds américain et Guy de Boisgrollier. La ville de Marseille a effectivement dépensé beaucoup d'argent pour accompagner le renouveau de cette rue de la République et Lehman s'était d'ailleurs engagé à investir environ 100 millions d'euros, somme qu'il n'a manifestement pas engagé. Cette situation préoccupe depuis de longs mois les élus qui ont déjà réfléchi à plusieurs mesures de rétorsion en cas d'immobilisme des Américains, comme la préemption d'appartements ou l'expropriation de biens. Un conseil municipal est d'ailleurs prévu dans la foulée le 10 mai. Le mécontentement des représentants de la ville est d'autant plus grand que la société de gestion de Mark Newman n'est pas du tout en faillite, contrairement aux autres entités de l'orbite Lehman Brothers. Celle-ci essaierait même, selon des sources non confirmées, de racheter la dette d'acquisition de la rue de la République auprès d'une banque allemande, filiale de Lehman Brothers, elle-même en faillite. Un rachat à un prix cassé (la décote serait de 50 %). Il aurait été certes plus difficile de négocier pareil rabais si les actifs avaient été somptueusement rénovés. Mark Newman et deux de ses associés tentent parallèlement de racheter leur propre société de gestion via un LBO. Opération pour l'heure stoppée par la justice américaine. Le pôle immobilier de Lehman Brothers n'a pas fini de défrayer la chronique...Pascale Besses-Boumardles élus ont déjà réfléchi à plusieurs mesures de rétorsion : préemption d'appartements ou expropriation.
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