Travail dominical : les syndicats avancent en ordre dispersé

Sur le travail dominical et nocturne, les syndicats, une fois de plus, avancent en ordre dispersé. Chacun préconise sa méthode pour régler une fois pour toute cette lancinante question. Même si, sur le fond, toutes les organisations se retrouvent pour juger inopérante la loi Mallié de 2009. La CGT veut une concertation interprofessionnelle et une nouvelle loiThierry Lepaon, secrétaire général de la CGT veut une nouvelle loi, précédée d\'une concertation au niveau interprofessionnel avec les partenaires sociaux. Selon lui, ce problème, relancé par diverses décisions judiciaires, \"est une question politique qui doit se traduire par une loi qui définit les règles et les exceptions, et qui les encadre \". Il refuse de traiter les dossiers \"individuellement\", pour lui, la réponse au problème du travail dominical ou nocturne ne peut être que globale. En effet, pour la CGT, le travail du dimanche dans les magasins de bricolage (ou ailleurs) ou la nuit impacte l\'ensemble de la société. Non seulement par exemple, les entreprises de transports qui doivent adapter leur offre mais aussi les politiques sociales puisque le travail de nuit, facteur de pénibilité , représentera à un moment ou un autre, un coût pour l\'ensemble de la société. FO prêche pour un moratoire sur les autorisations d\'ouverture du dimanchePour sa part, FO, la confédération de Jean-Claude Mailly, est sur une autre longueur d\'onde. Pour mettre la pression, FO s\'engage \" à respecter un moratoire\" sur les actions judiciaires en cours liées au travail du dimanche en attendant les conclusions du rapport, fin novembre, confié par le gouvernement à Jean-Claude Bailly, ancien président de La Poste. Mais FO pose une condition : que les préfectures gèlent de leur côté les autorisations d\'ouverture. Pour la petite histoire, c\'est FO qui est à l\'origine de l\'action judiciaire qui avait abouti à l\'interdiction du groupe Bricorama d\'ouvrir le dimanche.Lire aussi: \"travail du dimanche, travail de nuit: ce qu\'il faut savoir pour comprendre la polémique\".La CFDT penche pour une négociation limitée au commerceDe son côté, la CFDT la joue nettement plus \"soft\". , Certes, la centrale réaffirme avec force que \"l\'ouverture des magasins le dimanche doit rester exceptionnelle et donner lieu à des contreparties pour les salariés\". Elle considère aussi que la loi Mallié \"est inadaptée\".Pour autant, l\'organisation de Laurent Berger ne souhaite pas explicitement une nouvelle loi, ni une concertation préalable interprofessionnelle comme le demande Thierry Lepaon pour la CGT. La CFDT préfère que la négociation se cantonne \"aux branches du commerce\" et qu\'elle porte sur \"les contreparties apportées aux salariés concernés par le travail du dimanche\". Bref, une contestation du principe du travail du dimanche… mais une sorte de résignation dans les faits.La CFTC, elle, veut placer le problème an amont. Par nature, la centrale d\'obédience chrétienne est très attachée au repos dominical. Aussi, elle demande qu\'avant \" toute dérogation au repos dominical, soit réalisée un étude d\'impact portant\" notamment sur ; les conséquences sur la vie des salariés et de leur famille ; les répercussions sur le commerce de proximité ; les répercussions concernant l\'aménagement du territoire.Michel Sapin ne ferme pas la porte à  une nouvelle loiA ce stade, le ministre du Travail Michel Sapin apporte plutôt de l\'eau au moulin de la CGT. Certes, le ministre attend aussi les conclusions du rapport Bailly. Mais d\'ajouter : \" Il nous faut remettre de l\'ordre et nous allons le faire par la concertation (…). Ensuite, le gouvernement prendra ses responsabilités. Si le Parlement doit être saisi,  il le sera\". C\'est donc exactement le souhait formulé par la CGT. 
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