Quand les banques centrales font ami-ami avec l'Opep

L'augmentation de la masse monétaire américaine, alimentée par la politique d'assouplissement quantitatif de la Fed, n'impacte pas que les cours de l'or à la hausse. Selon BofA Merrill Lynch, la politique monétaire accommodante sur le dollar a un impact haussier sur toutes les matières premières quelques mois plus tard. Et depuis que la Fed n'est plus seule dans la course au laxisme monétaire, les motifs de hausse se multiplient pour l'hydrocarbure : les banques centrales font grimper le baril de pétrole aussi sûrement qu'un durcissement des quotas de l'Opep.Politique monétaire« La dernière fois que le Japon est intervenu sur sa monnaie, entre 2003 et 2004, cela portait sur 320 milliards de dollars. Si un programme équivalent était adopté, la Banque du Japon à elle seule aurait un impact haussier de 3 % sur le baril », assure la banque américaine. Car telle est la nature de la politique monétaire : peser à la baisse sur la valeur d'une monnaie, en l'occurrence sur le yen, pour que le marché des changes arrête de le considérer comme une alternative au dollar, tire les matières premières à la hausse. Investisseurs et industriels achètent en effet le baril en retour, pour se protéger de la perte de valeur de leurs actifs, tandis que les producteurs tentent d'obtenir des hausses de prix pour couvrir la perte de valeur intrinsèque de la matière première le plus souvent libellée en dollars. Au total, les banques centrales risquent de tirer le baril de pétrole jusqu'à 83 dollars pour le brent en 2011. Une théorie qui semble confirmée par l'évolution du baril, qui a grimpé ces derniers jours à la poursuite de l'once d'or, pour atteindre 81,58 dollars le baril vendredi en ce qui concerne le baril de WTI coté sur le Nymex. Les fondamentaux peinent à expliquer cette hausse. Entre des stocks de brut très élevés dans les pays de l'OCDE et une demande toujours mollassonne, les motifs manquent pour expliquer la hausse des prix. Parmi les autres explications techniques potentielles, Olivier Jakob chez Petromatrix avance l'impact des gérants de fonds, qui reconstituent leur position en début de trimestre. « Les nouvelles prises de position peuvent se prolonger durant quelques jours », assure le spécialiste. Aline Robert
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