Pari audacieux de Warren Buffett sur l'avenir du rail américain

ferroviaireL'acquisition « éléphantesque » à laquelle aspirait Warren Buffett pour gonfler les bénéfices de sa société d'investissement, Berkshire Hathaway, est sur les rails. Le milliardaire américain a annoncé hier que cette dernière va racheter la participation de 77,4 % qu'elle ne détient pas encore dans Burlington Northern Santa Fe (BNSF), le deuxième groupe de transport ferroviaire des États-Unis. Berkshire Hathaway va débourser 26 milliards de dollars, dont 16 milliards en cash. L'acquisition, qui valorise BNSF 34 milliards de dollars, est la plus importante jamais réalisée par l'« oracle d'Omaha ».Pour obtenir l'aval de cette entreprise de Fort Worth, au Texas, Berkshire Hathaway propose une prime de 31 % sur son dernier cours de Bourse et accepte de reprendre 10 milliards de dollars de dette. « J'adore ce genre de pari », s'est justifié Warren Buffett, avant de préciser sur la chaîne CNBC qu'il y « aura plus de gens qui feront bouger davantage de marchandises d'ici dix, vingt, trente ans ». Même s'il n'a toujours pas officiellement désigné de successeur pour diriger Berkshire Hathaway, le milliardaire prépare ainsi l'avenir : celui des États-Unis. « La prospérité future de notre pays dépend de l'existence d'un système ferroviaire efficace et en bon état », assure l'investisseur.40.000 salariésPropriétaire d'un réseau de voies ferrées de 51.000 km de long et d'un parc de 6.700 locomotives, BNSF, qui emploie 40.000 salariés, est considéré comme l'un des groupes ayant le mieux profité de la dérégulation du secteur intervenue en 1980. Les analystes notent qu'avec ce « pari » Warren Buffett va permettre à Berk­shire Hathaway de davantage profiter de la reprise qui s'amorce aux États-Unis.Pourtant, quelques heures à peine avant que l'opération soit annoncée, Moody's avait prévenu qu'il était « peu probable qu'un redressement significatif » des volumes de fret « intervienne avant que le marché de l'emploi rebondisse et que celui de l'immobilier se stabilise ». Le mois dernier, BNSF a d'ailleurs annoncé un repli de 30 % de ses bénéfices du troisième trimestre, tandis que la filière demande au Congrès des subventions et des crédits d'impôts pour faire face à la conjoncture.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.