Républicains et démocrates doivent maintenant composer à Washington

C'est l'économie, alors que la crise éclatait, qui a crédibilisé le discours de Barack Obama face à celui du républicain John McCain et a conduit le démocrate à la Maison Blanche. Et c'est l'économie qui est responsable de la défaite de son parti aux élections de mi-mandat, dont les résultats sont tombés ce mercredi matin. Si leur avancée est modeste au Sénat, avec six sièges gagnés, les républicains font une percée historique de 59 sièges à la Chambre des représentants. Le scénario se répète à travers tout le pays : les républicains marquent des points, faisant élire leurs candidats aux postes de gouverneur, y compris dans les États clés pour la présidentielle, tel que l'Ohio. C'est l'économie, toujours, qui dictera les compromis nécessaires entre la Maison-Blanche et le Congrès pour une relance. Enfin, c'est l'économie - si elle est repartie - qui permettra à Obama de rebondir dans les deux ans qui viennent et espérer ainsi un deuxième mandat. Trouver des terrains d'ententePour le moment, le président a pris acte de la défaite de son parti. Vers minuit, mardi, il a téléphoné aux deux hommes qui seront ses interlocuteurs au Capitole, le représentant républicain de l'Ohio, en passe de devenir le président de la Chambre, John Boehner et le sénateur du Kentucky Mitch McConnell. D'abord pour les féliciter, et ensuite, pour leur faire part de sa volonté de travailler avec eux. Volonté réitérée plus tard dans la journée. Car les républicains risquent gros en bloquant le processus législatif. Mieux vaut donc que les forces en présence fassent des compromis, surtout si la reprise est en jeu. Les débats risquent d'être âpres, sur les impôts et la réduction du déficit, mais les deux camps devraient trouver des terrains d'entente, philosophiques, d'abord. Ainsi, pour doper la compétitivité, ils sont tous deux en faveur d'un dollar « faible ». Et si les démocrates sont, de par leurs liens avec les syndicats, plus enclins au protectionnisme, les républicains voudront eux aussi protéger le commerce en exerçant des pressions sur Pékin, en représailles de son dumping monétaire. Obama devra être assez habile pour récolter le fruit de ce mano a mano. Comme le président Clinton l'avait fait après la défaite aux élections de mi-mandat de 1994. On raconte à Washington que le président actuel s'abreuve de livres sur la stratégie de son prédécesseur démocrate.
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