Ambac menace ses créanciers de déposer le bilan

Ambac veut forcer la main à ses créanciers. Le rehausseur américain de crédit n'a pas procédé en début de semaine au versement de 2,8 millions de dollars d'intérêts dus à des détenteurs de titres obligataires. Ce qui a immédiatement entrainé une révision à la baisse de la notation d'Ambac par Standard & Poor's, de CC à D. « Si les intérêts ne sont pas payés dans les trente jours, il y aura défaut de paiement », insiste le réhausseur de crédit, brandissant la menace de se placer sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. « Nous travaillons avec un comité ad hoc de créanciers obligataires pour restructurer leurs créances par l'intermédiaire d'une procédure de dépôt de bilan préparé », poursuit Ambac. Cette procédure, négociée entre les deux parties, permet aux détenteurs de titres d'éviter le passage devant un tribunal des faillites pour faire valoir leurs droits. « Si aucun accord n'est trouvé à court terme », le groupe estime ne pas avoir d'autres alternatives qu'un dépôt de bilan traditionnel. Il pourrait alors intervenir avant la fin de l'année. Cela serait « plus difficile et douloureux pour les créanciers », prévient Matt Fabian, de Municipal Market Advisors. Pour Ambac, l'enjeu est de taille. En accumulant les pertes depuis l'effondrement du marché hypothécaire, le rehausseur de crédit dispose paradoxalement aujourd'hui d'un petit pactole : 7 milliards de dollars de déductions fiscales sur ses profits futurs. Pour en bénéficier, le groupe doit cependant veiller à maintenir une certaine stabilité de son capital. Et après avoir déjà effectué plusieurs opérations de conversion d'obligations en actions, allégeant au passage sa dette de 20,3 millions de dollars, il doit désormais composer avec une marge de manoeuvre réduite. Ce qui complique d'autant les négociations avec ses créanciers. « Conséquences très limitées »Au-delà du dépôt de bilan, la question de l'avenir d'Ambac, et de l'ensemble du secteur, se pose. « Les marchés ont évolué. La demande d'assurance obligataire est aujourd'hui modeste », indique Anthony Valeri de LPL Financial. Seulement 5 à 6 % des obligations municipales, le métier traditionnel d'Ambac et de son concurrent MBIA, sont par exemple actuellement assurées. En 2007, cette proportion s'élevait à près de 50 %. A cette époque les deux groupes bénéficiaient encore de leurs fonds de commerce, leur notation maximale auprès des grandes agences. Du coup, la faillite d'Ambac ne provoquer que des « conséquences très limitées », assure Anthony Valeri.
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