Six mois après l'échec de son médicament phare, Nicox cherche toujours une stratégie

Les difficultés continuent pour Nicox. La biotech va supprimer « approximativement 50 % » des effectifs de son siège de Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes), soit une trentaine de postes de chercheurs et d'administratifs. « Il s'agit de restructurations économiques après les problèmes de notre médicament Naproxcinod », explique le PDG, Michele Garufi. Début août, Nicox avait fermé son bureau commercial du New Jersey, supprimant 22 postes. Et ce n'est pas fini. « Nous déciderons avant la fin de l'année d'une réduction d'effectifs dans notre centre de recherches de Milan, qui emploie une quarantaine de personnes », précise le dirigeant.Depuis l'échec américain du Naproxcinod, un anti-inflammatoire désapprouvé mi-mai par un comité d'experts, puis retoqué le 22 juillet par la Food and Drug Administration (FDA), celle qui fut un temps la première biotech française par la capitalisation fait pâle figure. L'action a perdu 70 % par rapport à son plus-haut de l'année. En Bourse, Nicox vaut moins de 180 millions d'euros. Il faut dire que le Naproxcinod était présenté comme un potentiel blockbuster. À fin septembre, le chiffre d'affaires de la biotech (issu d'un accord de licence avec Bausch and Lomb en ophtalmologie) a atteint 7,4 millions d'euros, pour une perte nette de 37,8 millions.« Nous conservons une trésorerie de 115,9 millions et notre technologie reste valide. L'échec américain n'était que d'ordre régulatoire », assure Michele Garufi, qui admet toutefois que son produit « n'arrivera peut-être jamais » outre-Atlantique. De fait, le dossier a toujours été controversé. « Nous pensions depuis longtemps que le progrès apporté par le médicament était faible », soulignait récemment un analyste. « Il est étonnant que le Fonds stratégique d'investissement n'ait pas impulsé un changement de stratégie », glisse un gérant. Le FSI est en effet devenu le premier actionnaire de Nicox, avec 5,5 % du capital, en novembre 2009. Mais il se refuse à toute polémique. « En tant qu'investisseur de long terme, nous sommes en phase avec les axes stratégiques du management », assure-t-on en interne.Sur le Naproxcinod, Nicox attend pour « le printemps ou l'été 2011 » la réponse des autorités européennes. Michele Garufi, lui, a déjà un nouveau cheval de bataille. « Nous réfléchissons à des acquisitions de même capitalisation ou plus petites que Nicox » fait-il valoir. Mercredi, l'action a encore perdu 4,28 % en Bourse.
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