Cerenis Therapeutics veut passer de petite biotech à « big pharma »

En bouclant haut la main son troisième tour de table par une levée supplémentaire de 10 millions d'euros, Cerenis Therapeutics a confirmé l'intérêt des investisseurs pour ses travaux de recherche et ses futurs produits. Cette somme s'ajoute en effet aux 20 millions d'euros investis par le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et aux 20 autres millions apportés pas plus tard que l'été dernier par tous ses investisseurs historiques, soit un tour de table de série C de 50 millions d'euros. Discrètement installée à Labège (Haute-Garonne), dans la banlieue de Toulouse, Cerenis Therapeutics vient ainsi se placer parmi les dix meilleures levées jamais opérées par des start-up biotech, avec un montant total cumulé de 117 millions d'euros en equity. Les sommes investies sont à la hauteur des enjeux. Cerenis Therapeutics travaille sur le bon et le mauvais cholestérol, avec l'espoir avancé de pouvoir soigner l'athérosclérose par le biais de thérapies innovantes. « Nous savons, grâce à des études scientifiques, que plus vous avez du bon cholestérol, moins le risque de développer des maladies cardio-vasculaires est élevé, rappelle Jean-Louis Dasseux, fondateur et directeur général de la start-up toulousaine. A contrario, le risque d'accident cardio-vasculaire est accru quand les taux de bon cholestérol, ou HDL, est faible. » Cerenis travaille donc sur plusieurs familles de produits dédiées. Son produit phare : des HDL synthétiques capables de venir en renfort dans l'organisme pour faire régresser les plaques d'athérosclérose des artères des malades. C'est justement ce produit qui connaît une nouvelle étape, avec une étude d'envergure menée en milieu hospitalier auprès de patients qui ont déjà connu une attaque cardiaque. Objectif : empêcher de nouvelles attaques par le biais d'un traitement curatif sur une période d'un mois. Cette étude portera sur 500 patients dans quatre pays différents. « Les résultats seront étudiés par le biais de l'imagerie médicale », précise Jean-Louis Dasseux qui estime que « ce produit, le Cer-001, a le potentiel d'être le First and Best in class ».Première cause de mortalité au monde, avec quelque dix millions de décès chaque année, l'athérosclérose représente également un eldorado pour toutes les sociétés pharmaceutiques, avec un marché mondial de soins estimé à 35 milliards de dollars par an. Changement d'échelleCerenis Therapeutics espère s'y tailler la part du lion, avec un chiffre d'affaires prévisionnel de 100 millions d'euros dès 2013 et la commercialisation de ses premiers produits. « Un volume qui pourrait atteindre le milliard d'euros en 2017 », estime Jean-Louis Dasseux. De quoi faire changer d'échelle à la start-up toulousaine, qui emploie actuellement 26 personnes et en fait travailler 50 autres chez Novasep à Nancy. Cerenis possède également un bureau aux États-Unis dans le Michigan. En d'autres termes, une place de choix pour pénétrer d'ici à sept ans le marché américain.
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