À taux inchangés, la BCE allège son arsenal de crise

Ce n'est pas sur ses taux, mais sur les perspectives de retrait progressif des mesures exceptionnelles de lutte contre la crise que la Banque centrale européenne était attendue pour sa dernière réunion de 2009. C'est donc sans surprise que la BCE a maintenu son principal taux directeur, le taux de refinancement, à son plus bas niveau historique de 1 % et son taux plancher, le taux des dépôts, à 0,25 %. En indiquant que ces taux étaient à un niveau « appropri頻, Jean-Claude Trichet a envoyé le signal d'un maintien du statu quo pour une durée indéterminée, la plupart des économistes n'attendant pas d'inflexion du cycle de politique monétaire avant le troisième trimestre 2010.Le président de la BCE devait en effet prendre garde de ne pas envoyer un message brouillé qui aurait pu renforcer l'euro, déstabiliser le marché obligataire et provoquer des tensions sur le taux au jour le jour de la zone euro, l'Eonia, qui a pris l'inédite habitude de s'aligner sur le taux des dépôts depuis la dernière ouverture des vannes monétaires en mai. Cela assure aux banques des conditions de financement « normales » très avantageuses. Le calendrier très prudent de résorption des quantités colossales de liquidités injectées dans l'économie annoncé jeudi par Trichet, contribuera à éviter que l'Eonia ne vienne trop rapidement « recoller » au taux de refinancement, condition préalable à un relèvement des taux. La BCE a ainsi décidé de mettre un terme aux opérations de refinancement sur un an, l'une des mesures les plus spectaculaires mises en place pour conjurer la crise. Le dernier appel d'offres sur 1 an, qui doit être proposé aux banques le 16 décembre, sera indexé sur le taux minimum offert moyen des principales opérations de refinancement, alors qu'il était fixé à 1 % lors des opérations similaires de juin et septembre, ce qui « ne doit pas être interprét頻 comme un tournant dans le cap de la politique monétaire, a insisté Trichet. La BCE cherche avant tout à éviter un afflux de demandes, qui seront toutes satisfaites comme lors des deux précédentes adjudications, en introduisant une dose d'incertitude. Pour le premier trimestre 2010, les opérations de refinancement exceptionnelles à 6 mois seront réalisées à taux fixe pour des montants illimités, mais elles prendront fin le 31 mars. Il en sera de même pour les opérations à 3 mois déjà annoncées pour le premier trimestre 2010. Quant aux principales opérations de refinancement, elles seront réalisées dans le cadre d'une procédure à taux fixe avec des adjudications illimitées aussi longtemps que nécessaire, au moins jusqu'à la troisième période de reconstitution des réserves de 2010, qui se terminera le 13 avril. La sortie de crise a commencé, en douceur.
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