Éric Woerth se projette dans la phase de reprise et de réduction des déficits

Y aurait-il un avant et un après-crise pour les finances publiques ? Éric Woerth le laisse entendre. Dans un entretien aux « Échos » de jeudi, le ministre du Budget, interrogé sur une éventuelle inscription d'un objectif chiffré de réduction des déficits dans la Constitution, comme l'a fait l'Allemagne, se dit favorable « à ce que l'on affiche des règles plus contraignantes sur le solde budgétaire et sur le niveau des dépenses publiques, dans un texte qui aurait une portée supérieure à une loi « classique » ». Le ministre des Comptes publics reconnaît avoir évolué sur cette question, car « le déficit a changé d'échelle ». En 2009, il est attendu à 141 milliards d'euros et à 116 milliards en 2010. Pour Éric Woerth, il faut donc un « signal politique fort sur la réduction du déficit », lequel devrait tourner autour du niveau historique de 8,5 % du PIB cette année et l'année prochaine. Déjà engagé dans la préparation du budget pour 2011, le ministre entend évidemment poursuivre la politique du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, avec en ligne de mire encore environ 100.000 postes supprimés dans l'administration de l'État sur la période 2011-2013. Éric Woerth travaille aussi sur des projets de réduction forfaitaire des frais de fonctionnement de l'État. En cours d'élaboration, cette démarche porterait sur un périmètre de 10 milliards environ, avec en ligne de mire une économie à terme de 1 milliard par an. Ce chantier pourrait être évoqué l'année prochaine lors d'une conférence des finances publiques. À cette occasion pourrait aussi resurgir la question toujours repoussée à plus tard des économies à rechercher dans les dépenses d'intervention.économies partagéesLes efforts de productivité réclamés à l'administration d'État, Éric Woerth veut aussi les voir désormais partagés par les quelque 640 « opérateurs », en particulier les 70 principaux établissements publics qui absorbent les deux tiers des 43 milliards de crédits que leur verse l'État pour qu'ils assument des missions de services publics. Devant leurs directeurs convoqués jeudi matin à Bercy, le ministre a réclamé 1 milliard d'euros d'économie de gestion d'ici quatre ans, soit 10 % de leurs frais de fonctionnement. Les opérateurs, qui emploient plus de 370.000 personnes et embauchent toujours, devront, eux aussi, appliquer dès 2011 la règle du non-remplacement d'un agent sur deux, comme l'État. Ils devront aussi réduire leur parc immobilier et trouver des ressources propres. Patrick Coquidé et Anne Eveno
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