Les pôles de compétitivité doivent changer de dimension

Comme l'indique leur nom, les pôles de compétitivité, créés en 2005, doivent « booster » la compétitivité de la France en favorisant sa capacité d'innovation. Comment ? En rapprochant les acteurs économiques et académiques sur un territoire. Mais leur nombre élevé - 71 - a pu peser sur leurs résultats, pas toujours probants (faible présence de la recherche publique, des PME...). D'où de récents ajustements.Après évaluation, des pôles ont été délabellisés au profit de nouveaux, consacrés aux écotechnologies. Afin de mieux peser sur la scène internationale, le gouvernement a souhaité faire de la « phase 2 » (2009-2012) celle de la clarification. Le précédent ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a ainsi enjoint les pôles de compétitivité à se rapprocher par grandes thématiques ou complémentarités pour faire émerger des interpôles. Aujourd'hui, son successeur, Éric Besson, compte aller plus loin. Il intensifie les discussions avec le commissaire européen à l'Industrie, Antonio Tajani, pour créer des pôles européens. Quant au grand emprunt, il cherche à impliquer les pôles à tous les niveaux : instituts de recherche technologique (qui ont vocation à devenir des clusters internationaux) et pour les énergies décarbonées (3 milliards d'euros), plates-formes mutualisées d'innovation (200 millions), projets de R&D structurants (300 millions) mais aussi laboratoires ou initiatives d'excellence. La ministre de la Recherche plaide d'ailleurs pour des liens plus étroits avec la recherche publique et a d'ailleurs récemment invité le CNRS à participer davantage aux pôles. À plus long terme, un changement de statut est envisagé (les pôles sont des associations loi de 1901).Encore jeunes, les pôles doivent encore faire leurs preuves en matière d'impact sur la R&D. Mais déjà, entre 2007 et 2008, les entreprises membres d'un pôle sont passés de 5.879 à 6.826, les nouveaux adhérents étant quasiment tous des PME. « L'effet d'entraînement des pôles au niveau microéconomique ne pourra se mesurer que sur le long terme », prévient en tout cas Ghislaine Filliatreau, la directrice de l'OST. C. J.
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