Casino repart en campagne en France et à l'étranger

Voilà revenu le temps de l'expansion pour Jean-Charles Naouri. Après avoir cédé l'an dernier son enseigne néerlandaise, Super de Boer, pour 552 millions d'euros, soldé son différend avec les Baud, actionnaires minoritaires de Franprix et de Leader Price, et réduit sa dette financière nette à 2,2 fois son résultat brut d'exploitation, le groupe Casino, qu'il préside, place 2010 sous des auspices opérationnels. Ses investissements de 900 millions d'euros serviront à accélérer son expansion à l'international (38 % de ses ventes) et à améliorer ses performances en France (66 % de son résultat opérationnel).L'exercice 2009 l'y oblige. Son résultat net a bien progressé, de 8,6 %, à 543 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 26,7 milliards. Mais son résultat opérationnel est en recul de 4,5 % par rapport à 2008. Notamment à cause de l'érosion de sa rentabilité en France : sa marge opérationnelle y a diminué de 0,4 point, s'établissant à 4,9 %. Celle des hypermarchés (dont le chiffre d'affaires a baissé de 9,4 %, contre un recul de 5,3 % chez Carrefour) est en recul de 1,1 point, à 2,1 % seulement. Ses supérettes Franprix et Leader Price ont payé leur écot à la crise.prix plus agressifsLe groupe va poursuivre sa chasse aux coûts. Casino table sur 150 millions d'euros d'économies en 2010, après en avoir réalisé 180 millions l'an dernier. Les marques propres de Franprix et Leader Price seront achetées en commun avec celles de Casino. Le groupe espère ainsi relancer les ventes de Leader Price avec des prix plus agressifs. Parallèlement, le distributeur poursuit la rénovation de Franprix. « Deux cents des 780 magasins sont déjà refaits », indique Jean-Michel Duhamel, son directeur général. Son nouveau concept sera décliné dans tous les magasins en trois ans. « Soit 100 à 150 magasins par an », souligne Jean-Charles Naouri. Les deux enseignes devraient bénéficier chacune d'une centaine d'ouvertures cette année. Malgré ces mesures, Casino juge que « 2010 sera dans la lignée de 2009, sans embellie ni dégradation significative ». À l'étranger, tout paraît plus riant à Jean-Charles Naouri. « La feuille de route est presque plus simple dans les pays émergents », observe-t-il. Casino concentre ses forces sur quatre pays émergents : le Vietnam, avec en ligne de mire 25 galeries marchandes en 2012, la Thaïlande, avec l'objectif d'y aligner 80 centres commerciaux, la Colombie et le Brésil. Dans ce dernier pays, Casino attend de pied ferme que les autorités de la concurrence accordent à GPA, sa filiale à 33,7 %, le droit d'avaler son concurrent, Casas Bahia. Son activité pèserait alors près de 20 milliards d'euros. Reste un point noir, le Venezuela, où le groupe est en train de se faire exproprier.
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