Le taux de chômage au plus haut depuis 1999

Les mauvaises nouvelles s'accumulent sur le front de l'emploi. Le taux de chômage, au sens du Bureau international du travail (BIT), s'est établi à 9,6 % en France métropolitaine au quatrième trimestre 2009 (10 % en incluant les DOM), selon l'estimation provisoire dévoilée jeudi par l'Insee. La hausse est de 0,5 point sur trois mois et de 1,8 point sur un an. Elle porte le taux de chômage à un niveau jamais atteint depuis 1999.Principales victimes de cette dégradation : les jeunes hommes. Fin 2009, plus d'un quart des garçons de 15 à 24 ans ayant terminé ou abandonné leurs études sont au chômage. Ce taux n'est que de 22,3 % dans la population féminine. « Les jeunes femmes sont plus qualifiées. Et elles s'orientent vers des secteurs moins touchés par la crise, contrairement aux hommes, assez présents dans l'industrie et la construction », précise l'Insee.Même si les modes de calcul ne sont pas identiques, cette accélération du chômage avait été préfigurée la semaine dernière, lorsque le secrétariat d'État à l'Emploi avait révisé à la hausse le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en 2009. Et intégré 23.400 chômeurs supplémentaires par rapport aux chiffres diffusés jusque-là. Surtout, les statistiques portant sur le mois de janvier (+ 19.500 demandeurs d'emploi de catégorie A immédiatement disponibles) contredisent l'optimisme du chef de l'État, qui, lors de sa dernière intervention télévisée, le 25 janvier, avait indiqué que « le chômage va baisser dans les semaines et les mois qui viennent ». Et rendent d'autant plus urgente la nécessité de trouver un accord sur les chômeurs en fin de droits (lire ci-dessous).Discrétion de Bercy Hier, à l'annonce de la très forte progression du taux de chômage en 2009, Christine Lagarde et Laurent Wauquiez se sont contentés de prendre sobrement « note de cette progression » dans un communiqué, tout en remarquant qu'elle « a été en moyenne trois fois plus faible qu'au début de 2009 ». La veille, Éric Woerth avait été plus direct. « À partir du deuxième semestre de l'année, on pourra commencer à voir le chômage - je l'espère, je touche du bois, je n'ai pas de boule de cristal - commencer à baisser », avait indiqué le ministre du Budget sur France Inter. De son côté, par la voix d'Alain Vidalies, son secrétaire national à l'emploi, le Parti socialiste a demandé « un plan de relance massif » et « une véritable politique d'aides aux chômeurs », « l'envolée du chômage se confirm[ant], malgré les rodomontades de Nicolas Sarkozy ».Seule lueur d'optimisme, la stabilisation du recours au chômage partiel au quatrième trimestre 2009 par rapport aux trois mois précédents, avec 144.000 salariés concernés. Un signe positif qui s'ajoute à la légère remontée de l'intérim en février, pour la première fois depuis vingt mois, annoncée mercredi par le patronat du secteur. Pas suffisant, cependant, pour infléchir rapidement la courbe du chômage...
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