Chaque saison, Karl Lagerfeld crée l'événement ; multipliant les collaborations, les coups marketing (ses tatouages éphémères, pour Chanel, vendus en ce moment 55 euros) et les exercices de style ; comme chez Fendi dernièrement, avec une collection - pour l'hiver prochain - particulièrement juste. Sa modernité force l'admiration. Tout aussi prescripteur, Marc Jacobs fait toujours autant parler de lui. Son dernier coup de maître ? Faire défiler des mannequins aux formes généreuses, magnifiques, lors de son récent show ; suivi de près par Miuccia Prada, jusque-là abonnée aux gabarits filiformes. Un casting de choix, en parfaite adéquation avec la garde-robe rétro proposée par la créatrice italienne ; reconnaissable entre toutes mais bien plus sexy qu'auparavant. Sa compatriote Consuelo Castiglioni, chez Marni depuis 1994, dessine elle aussi des collections à forte identité. Ses imprimés n'en finissent plus de nous convaincre ; tout comme les sublimes étoffes du Belge Dries Van Noten. Un style bien loin du sportswear chic - qu'on aime tant - de Ralph Lauren, si séduisant depuis quelques saisons. À mi-chemin, on apprécie aussi l'élégance décalée de Paul Smith, et son « classic with a twist » so british. Plus conceptuelle, la mode proposée par Yohji Yamamoto évite le déjà-vu et bouleverse les codes traditionnels. C'est tant mieux. À Paris, on se pâme enfin devant Alber Elbaz (arrivé en 2001 chez Lanvin) et son élégance si française ; et on s'arrache les vestons en macramé de Véronique Leroy pour Léonard, ainsi que les robes de jour de l'attachante Vanessa Seward, à la tête d'Azzaro.

latribune.fr

04 Mars 2010, 23:21

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