Paradis fiscaux : ce qui est révélé par les "Offshore leaks"

Nouvelle déflagration en plein scandale Cahuzac en France. Cette liste extraite des documents fournis notamment aux quotidiens Le Monde et The Guardian par une association de journalistes américains (International consortium of investigative journalists, ICIJ) éclabousse jusqu\'au président français. Elle comporte des noms de personnalités qui auraient des intérêts dans des paradis fiscaux. Voici que l\'on peut en retenir. Qui est cité?De nombreuses personnalités figurent dans ces documents, outre Jean-Jacques Augier, un proche de François Hollande. Parmi eux: un ancien ministre des Finances de Mongolie, Bayartsogt Sangajav. D\'après ces documents, il a monté une société dotées d\'un compte en Suisse entre 2008 et 2012. Il a reconnu que c\'était \"une erreur de ne pas l\'avoir déclaré\". Ailleurs en Asie, le président d\'Azerbaïdjan est lui aussi touché. Sur les listes figure le nom de ses filles, propriétaires d\'entités localisées aux Îles Vierges britanniques. Autres noms cités:  Olga Shuvalova, l\'épouse d\'un ministre russe, Tony Merchant ancien homme politique et mari d\'une sénatrice canadienne, Maria Imelda Marcos Manotoc, la fille du dictateur philippin Ferdinand Marcos, Carmen Thyssen-Bornemisza, une collectionneuse d\'art espagnole, Denise Rich, l\'ex-femme du magnat américain du pétrole Marc Rich qui avait été amnistié par Bill Clinton alors qu\'il faisait l\'objet de poursuites pour évasion fiscale.Sont également référencés une dizaine de territoires connus pour la souplesse de leur réglementation et pour l\'opacité de leurs systèmes financiers. Parmi eux : les îles Vierges britanniques ou les îles Caïmans. D\'où proviennent ces documents? Quelque 2,5 millions de documents, dont environ 2 millions de courriers électroniques ont été compilés. Ils proviennent de personnes travaillant dans des centaines de sociétés à travers le monde. Une équipe de 86 journalistes provenant de 46 pays les ont ensuite épluchés pendant plus de quinze mois, notamment grâce à des logiciels permettant de retirer les informations les plus pertinentes. Quel est le rapport avec l\'affaire Wikileaks?Aucun, si ce n\'est la méthode. Ces révélations ont déjà été surnommées \"offshore leaks\", ou \"offshore secret\". Une référence au fameux site de Julian Assange qui avait diffusé des milliers de documents diplomatiques confidentiels. De la même manière, la tâche de trier et de recouper les informations contenues dans tous ces documents à été confiée à des journalistes puis diffusés dans certains médias choisi à l\'avance. En France, Le Monde a pu recevoir une liste comportant 130 noms, comme le raconte la journaliste Anne Michel. Ailleurs, d\'autres journaux ont également été associés au projet, comme le Washington Post aux Etats-Unis et l\'Asahi Shimbun. Quelles seront les conséquences de cette publication?Elles seront probablement judiciaires. Il appartient aux autorités fiscales des pays dont les ressortissants ont été cités de mener l\'enquête pour vérifier s\'il y a bien eu fraude. Et cela pourrait prendre des années, surtout s\'il s\'agit de demander des comptes dans des territoires où il n\'est pas d\'usage de coopérer... Mais déjà le gouvernement grec a annoncé l\'ouverture d\'une enquête sur 103 sociétés offshores citées par le quotidien Ta Nea.L\'affaire rappelle en outre qu\'après la crise financière de 2008 et 2009, l\'anathème avait déjà été lancé contre les paradis fiscaux. Les pays du G20 avaient à l\'époque annoncé des mesures visant à lutter contre ce système et l\'OCDE avait établi une \"liste grise\" ainsi qu\'une liste \"noire\". La mise en lumière de ces centaines d\'entités offshore relance le débat.
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