France Télécom, Dexia... font passer la Caisse des Dépôts dans le rouge

 La Caisse des dépôts (CDC) a pour la deuxième fois de son histoire terminé une année dans le rouge en 2012, pénalisée par d\'importantes dépréciations sur plusieurs de ses participations, dont France Télécom.L\'institution, vieille de près de 200 ans, avait jusqu\'à présent connu une seule fois une perte nette, en 2008 (1,5 milliard d\'euros). L\'an passé, elle s\'est établie à 458 millions d\'euros. Des dépréciations exceptionnelles pour deux milliards d\'euros, dont la moitié sur France Télécom, ont plombé les résultats de la CDC. Celle-ci possède environ 13,5% du capital de l\'opérateur historique, logés dans le Fonds stratégique d\'investissement (FSI). a connu une année noire en Bourse, son cours ayant dévissé de 31% entre fin 2011 et fin 2012. \"France Télécom a été transférée au FSI sur la base d\'une action valorisée à 16 euros. Nous avons dû enregistrer des pertes face à un cours boursier de 9,20 euros\" a souligné Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la CDC. \"Je n\'ai pas à commenter l\'attribution de nouvelles fréquences, qui a impacté d\'autres opérateurs \" a-t-il ajouté, allusion évidente à l\'arrivée de Free sur le marché de la télpéhonie mobile. Le FSI, qui est détenu à 51% par la Caisse des dépôts, avait reçu des participations dans des sociétés publiques pour donner plus d\'ampleur à ses fonds propres au moment de sa création en 2008. Des dépréciations sur la banque franco-belge Dexia (453 millions d\'euros) et sur le groupe de transports publics Transdev (200 millions d\'euros) ont également pesé sur ses résultats. \"Cet assainissement global des comptes était nécessaire\", a déclaré lors d\'une conférence de presse le député Henri Emmanuelli, président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts.Résultat net récurrent positifLe résultat net récurrent, qui reflète mieux l\'activité de la Caisse, a pour sa part reculé de 3%, à 1,55 milliard d\'euros. \"Je ne dirais pas que nous avons passé les comptes à la paille de fer, mais à la brosse. Il en reste encore un peu\", a-t-il ajouté. Le directeur général de la CDC, Jean-Pierre Jouyet, a expliqué à ce sujet qu\'il s\'agissait principalement de la question de la \"maîtrise des coûts de fonctionnement, des coûts informatiques\". Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d\'affaires) est resté stable en 2012 (+0,3%), à 8,2 milliards d\'euros, tandis que les charges d\'exploitation ont légèrement augmenté de 2,6%, essentiellement du fait de l\'évolution du périmètre de la Caisse et d\'investissements informatiques.Second pôle de la CDC avec la section générale, le Fonds d\'épargne, qui gère les encours centralisés du Livret A et du Livret de développement durable (LDD), a vu son bénéfice net s\'élever à 350 millions d\'euros (+2,9%). Cette hausse a notamment été soutenue par l\'amélioration de la situation sur les marchés financiers à partir de l\'été 2012, qui a mené à une reprise de provisions de 403 millions d\'euros après des dépréciations de 1,57 milliard en 2011. Le résultat net du Fonds d\'épargne a également été allégé par une dotation de 658 millions d\'euros au Fonds pour risques bancaires généraux, qui sert à couvrir les risques inhérents à l\'activité bancaire.En raison de sa perte, la Caisse des dépôts n\'octroiera pas de dividende à l\'Etat cette année, comme elle l\'avait fait après celle de 2008, a souligné Jean-Pierre Jouyet. En revanche, elle versera une contribution représentative de l\'impôt sur les sociétés de 500 millions d\'euros. Quelque chose qui nous fait de la peine, à la commission de surveillance, et aussi je crois à l\'ensemble du management de la Caisse, c\'est d\'avoir des résultats déficitaires consolidés et d\'être néanmoins obligé de verser 500 millions d\'impôt (...) à l\'Etat\", a regretté Henri Emmanuelli. \"Cela fait partie de notre action au service de l\'intérêt général\", a-t-il relevé.Les fonds propres de la CDC s\'établissaient à 23,7 milliards d\'euros fin 2012, contre 21,2 milliards fin 2011, à la faveur du rebond des marchés financiers. Hors plus-values latentes, ils ont diminué de 800 millions d\'euros en 2012, pour atteindre 19,4 milliards fin décembre.
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