Rentabilité : les banques d'investissement à la peine

Les banques couperont fortement dans leurs coûts, à commencer par le premier poste : les rémunérations.Le durcissement de la réglementation va coûter cher aux banques. Alors que pointent le renforcement des normes prudentielles, la limitation des activités de trading et les contraintes sur les produits dérivés, les banques font leurs comptes. Selon une étude de JPMorgan, les nouvelles réformes du système financier vont peser lourd sur la rentabilité du secteur bancaire. Le rendement des fonds propres moyens des banques d'investissement devrait passer de 19 % actuellement à environ 12 %, soit une chute de 30 % ! Par exemple, la rentabilité de la banque d'investissement de la Société Généralecute; Générale devrait chuter de 17,1 % à 9,9 % contre un recul de 15 % à 10,7 % pour sa rivale BNP Paribas. L'allemande Deutsche Bank serait une des plus touchées ; elle verrait son rendement divisé par deux à 10,9 % après l'impact de la nouvelle réglementation.Ces effets sont en partie dus aux exigences accrues en fonds propres pour les activités de marché. Selon les produits et les métiers, ces besoins pourraient doubler voire tripler. limitation du tradingL'étude JPMorgan estime que les banques d'investissement devront appliquer du capital représentant 15 % des encours pondérés, contre une fourchette actuelle de 8 % à 13 %. L'interdiction ou la limitation des activités de trading pour compte propre, qui va mener à leur regroupement, pourrait provoquer un besoin en fonds propres de 85 milliards de dollars. Parmi les banques les plus concernées, il manquerait 26 milliards de dollars de capital à Deutsche Bank, 21,1 milliards de dollars pour BNP Paribas et 11,8 milliards de dollars pour la Société Généralecute; Générale. Seule la suisse UBS dispose d'un excédent de capital de 5,9 milliards de dollars.Quoi qu'il en soit, les banques ne peuvent subir sans réagir une baisse aussi massive de leur rentabilité après avoir offert des taux de 25-30 % lors des cinq dernières années précédant la crise. L'étude prévoit qu'elles couperont fortement dans leurs coûts, à commencer par le premier poste : les rémunérations. Habituellement, les banques d'investissement versent en moyenne 44 % de leurs revenus sous forme de salaires et de bonus. Ce taux pourrait ainsi baisser à 35 % l'an prochain. Cela leur permettrait de dégager davantage de profits et de maintenir leur rendement des fonds propres à environ 15 %. Car de toute façon, les analystes de la banque américaine estiment que le niveau de 20 % est bien trop élevé.
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