En devenant

Après l'attentisme des marchés au lendemain de l'annonce du plan de sauvetage de la Grèce, une guerre de mouvement s'est engagée mardi. Dans la matinée, les indices boursiers ont rapidement décroché sous le coup d'une rumeur visant l'Espagne. Alors que le royaume doit lancer ce mercredi une émission de bons du Trésor à 5 ans, Cette rumeur « folle » selon José Luis Rodriguez Zapatero, le président du Conseil espagnol, qui l'a démentie tout comme le FMI, laissait entendre que la note du pays allait être incessamment dégradée par les agences de notation. Ce qui obligerait l'Espagne à demander au FMI une aide colossale?: 280 milliards d'euros?! Le murmure est devenu d'autant plus assourdissant que le sauvetage de la Grèce laisse un goût d'inachevé. « Si l'Espagne n'a pas tronqué volontairement ses soldes budgétaires, c'est la bulle immobilière qui a eu pour effet de maquiller les finances publiques espagnoles par des rentrées artificielles. Le pays souffre donc aujourd'hui de l'éclatement de la bulle immobilière tout autant que de la perte de compétitivité entraînée par la surévaluation de l'euro », explique François Chevallier, stratège de la banque Leonardo. C'est par les banques que la chute des Bourses s'est propagée à toute l'Europe. À la clôture, l'indice du secteur bancaire de l'indice Eurostoxx abandonnait 6,40 %. Le CAC 40 a lâché 3,64 %, alors que le DAX limitait la casse (- 2,60 %). Les Bourses les plus exposées ont été une nouvelle fois celle d'Athènes (-?6,68 %), de Madrid (-?5,41 %) et de Lisbonne (-?4,21 %). Les banques dont les bilans sont lourdement chargés d'emprunts d'État des « Pigs » (Portugal, Irlande, Grèce et Espagne) ont d'autant plus souffert que les spéculateurs ont perdu de l'argent après la décision de la BCE d'accepter la prise en pension des titres émis par la Grèce sans exiger dorénavant de conditions d'exigibilité. La spéculation s'est donc retournée sur les valeurs bancaires et sur l'euro qui a enfoncé ses plus bas niveaux face au dollar depuis avril 2009, à 1,3021 pour 1 dollar en fin de journée. Dans un deuxième temps, les spéculateurs ont à nouveau attaqué les obligations d'Europe du Sud. La prime des titres grecs à 10 ans est remontée à 627 points de base (1 point égale 0,01 %), alors que leur rendement remontait à 10,06 % et que celui du 2 ans s'envolait à 13,66 % (+ 338 points de base). Le même constat peut être dressé sur les contrats d'assurance contre un défaut des obligations à 5 ans?: les CDS grecs remontaient à 739 points en hausse de 89 points (soit un coût annuel de 779.000 euros pour assurer 10 millions d'euros de dette). De même, les CDS portugais ont grimpé à 326 points (+?56) et les espagnols à 183 points (+ 23). Seuls les CDS irlandais n'ont pas bougé à 180 points.
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