Le ferme démenti de Zapatero ne convainc pas les spéculateurs

Le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, a qualifié de « folie absolue » la rumeur selon laquelle Madrid serait sur le point de solliciter une aide de 280 milliards d'euros au Fonds monétaire international (FMI) et à l'Union européenne. Cette rumeur, jointe à celle, démentie par les agences Fitch et Moody's, d'une baisse de la note espagnole, a provoqué une tempête sur la Bourse de Madrid qui a chuté de 5,4?%, la pire performances des places européennes, excepté la grecque. Zapatero a estimé lors d'une conférence de presse à Bruxelles qu'il fallait se fonder sur des faits, comme « la forte solvabilité» des comptes publics espagnols. Si le prix de la dette n'a pas connu le même effondrement, en revanche ce sont les banques qui ont canalisé les craintes sur la solvabilité espagnole. Santander et BBVA ont perdu respectivement 7,08 % et 7,59 %. «?Les banques financent la dette publique. Si elle augmente, leur coût de financement aussi et cela se répercute sur leurs comptes?», explique Luis Rose, analyste des marchés boursiers chez Inverseguros. Le message des marchés, selon lui, est clairement adressé au gouvernement?: «?Il est urgent de prendre des mesures afin de retrouver l'équilibre fiscal et de réformer le marché du travail », alors que l'Espagne compte 4,6 millions de chômeurs (20?% de la population active). Seules ces mesures pourraient calmer les investisseurs face à un risque de contagion de la situation grecque, qu'écarte José Luis Zapatero. Pour réduire le déficit qui était encore de 11,2?% du PIB en 2009, l'Espagne ne doit pas compter sur une augmentation des recettes fiscales, comme la hausse de la TVA prévue en juillet, mais sur une baisse des dépenses, car «?c'est la seule façon de retrouver la confiance des marchés?», estime Natalia Aguirre, chez Renta?4. Une confiance difficile à gagner dans un contexte politique défavorable : « Outre l'absence de réactivité du gouvernement, les doutes sur la suppression des primes aux énergies renouvelables ont fait croître les incertitudes?», affirme Luis Rose. Jusqu'à présent, les promesses d'austérité espagnoles n'ont pas convaincu les investisseurs. «?Les mesures annoncées sont clairement insuffisantes?», estime Luis Romera, directeur du secteur financier de l'IE Business School. En attendant, la sanction des marchés fait craindre le pire : l'Espagne sera-t-elle capable d'assurer les prochaines échéances ? En juillet, le pays doit rembourser 23 milliards d'euros. « La solvabilité de l'Espagne n'est pas en question?», répond Luis Rose, en écho à Zapatero. Pour autant, «?compte tenu de la nervosité des marchés, on ne peut rien écarter », avertit Luis Romera. Gaëlle Lucas, à Madrid
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