Les Grecs résignés se préparent à manifester

Le discours solennel à la nation prononcé dimanche à la télévision par leur Premier ministre, Georges Papandréou, a tétanisé les Grecs. Les mesures annoncées sont sévères, même si elles le sont moins que ce qui avait filtré dans la presse les jours précédents. Aussi, malgré les appels à la grève générale ce mercredi lancés par les puissantes centrales syndicales du privé comme du public, les manifestations ne devraient-elles pas conduire à une contestation frontale du gouvernement. Celles du 1er Mai se sont soldées par un relatif échec. À peine 20.000 personnes sont descendues dans les rues, et les incidents ont été mineurs. « Si les manifestants sont moins de 100.000, ce sera un échec », estime Dimitri Kagavalakis, membre d'Adedy, le syndicat des fonctionnaires. Dimitri est en colère. À 60 ans, il a travaillé 32,5 ans. Il a fait ses calculs?: il aurait dû partir à la retraite dans deux ans, avec une pension mensuelle de 1.200 euros. Avec la nouvelle loi, il va devoir encore travailler sept ans, et touchera à la retraite 800 euros mensuels?! Mais malgré leur mécontentement, 62 % des Grecs condamnent les manifestations organisées par les syndicats.En effet, en décidant de dire la vérité à son peuple, Georges Papandréou a établi une sorte de pacte social. « Je vous promets de tout faire pour que cette crise soit une chance pour le pays. On doit se débarrasser du poids du passé, des anciennes mentalités et habitudes qui nous ont menés dans cette impasse », a-t-il déclaré en direct à la télévision. Pour Spiros Tingkas, un dentiste de 44 ans, le changement, « c'est maintenant ou jamais. »en finir avec l'impunitéPour Georges Glinos, un analyste financier, on peut être confiant?: « Il va y avoir des réactions, mais ces mesures sont inévitables. Les Grecs les supporteront. » Toutefois, il considère que, « s'il doit y avoir des troubles sociaux, ce sera plus tard, quand la véritable récession s'installera, avec des gens qui n'auront plus rien et un secteur privé qui sera à son tour gravement touché. »Pour Richard Someritis, journaliste de renom, le changement passe aussi par la justice?: « J'y croirais quand ceux qui ont vidé les caisses de l'État, ceux qui ne payent pas d'impôts seront derrière les barreaux. » C'est précisément cette fin de l'impunité qu'a demandée mardi en public le président de la République, Carolos Papoulias. Angélique Kourounis, à Athène
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