Créé en pleine crise financière et industrielle fin 2008, le Fonds stratégique d'investissement (FSI) prouve une nouvelle fois qu'il n'avait pas seulement vocation à sauver des entreprises en difficultés mais bien à soutenir les sociétés en forte croissance. Le bras financier de l'état va ainsi injecter 7,5 millions d'euros au capital d'Inside Contactless, un spécialiste français des technologies dites sans contact, ces puces électroniques qui permettent par exemple de payer une transaction simplement en posant sa carte bancaire sur un lecteur ou de franchir les portiques du métro.Les fonds d'investissement Sofinnova et GIMV, actionnaires historiques d'Inside Contactless, participeront également à cette levée de fonds. GIMV a déjà annoncé vouloir apporter 11,2 millions d'euros. La part que détiendra chaque acteur au capital n'est pas précisée. La somme doit permettre à la PME aixoise - créée en 1995 par un chercheur de Gemplus - de financer l'achat de la division de puces sans contact de l'américain Atmel. L'opération devrait être finalisée dans le courant du troisième trimestre 2010. Atmel investira parallèlement au capital d'Inside Contactless.Nouveaux débouchésAvec cette acquisition, la plus importante de l'histoire de la société, la direction d'Inside Contactless pense atteindre un chiffre d'affaires cumulé de 160 millions de dollars (120 millions d'euros environ). Une taille qui lui donnera plus de poids face à la division sans contact de NXP, son principal concurrent aujourd'hui. L'entreprise, qui sous-traite la production de ses puces, compte surtout s'ouvrir de nouveaux débouchés alors qu'elle avait du mal, jusqu'à présent, à aller au-delà des états-Unis où elle s'est imposée dans les cartes bancaires sans contact avec près de 70 % du marché et plus de 100 millions de cartes écoulés.Cette position a suscité ces derniers mois l'intérêt de nombreux industriels des télécoms. L'an dernier, Qualcomm, le numéro un mondial des puces pour les téléphones mobiles 3G, a investi 4 millions d'euros dans la société pour rejoindre au capital Samsung, Nokia ou bien encore Motorola.Quand au FSI, il prouve son intérêt pour les sociétés de technologie. Il y tout juste un an, et après un investissement de 160 millions d'euros, le Fonds de l'état est devenu le premier actionnaire de Gemalto, numéro un mondial de la carte à puce et des services de sécurité numérique. Une activité en partie proche de celle d'Inside Contactless et qui pourrait permettre de trouver des passerelles entre les deux sociétés, notamment dans les télécoms. Les usages et les services sans contact devraient en effet vraiment commencer à se démocratiser dès lors que la majorité des téléphones mobiles embarqueront les solutions NFC (Near Field Communication). O. Pi.

latribune.fr

04 Mai 2010, 23:21

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