L'Afrique, au coeur de toutes les convoitises

En prenant les commandes de France Télécome;lécom, Stéphane Richard n'a pas barré d'un trait rouge tous les plans de son précédesseur Didier Lombard. S'il doute de la stratégie dans les contenus, le nouveau directeur général de l'opérateur a réaffirmé les ambitions du groupe dans les pays émergents. France Télécome;lécom réalise environ 3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires dans ces pays en croissance, principalement en Afrique où il opère dans 14 pays. Stéphane Richard veut doubler cette présence dans les cinq prochaines années. Ce qui, compte tenu de la hausse du chiffre d'affaires de ses opérateurs actuels, nécessite de trouver 2 milliards d'euros supplémentaires, soit par l'acquisition d'opérateurs existants, soit par l'obtention de nouvelles licences.manque de cibles disponiblesLe dossier s'annonce compliqué. Pas pour des raisons financières. Selon plusieurs analystes, France Télécome;lécom peut très bien mobiliser les 5 à 7 milliards d'euros nécessaires sans toucher sa politique de dividende. La complexité vient plutôt du manque de cibles disponibles et intéressantes, avec des taux de pénétration inférieur à 50 % dans la téléphonie mobile. En théorie, Etisalat répond aux besoins du français, à la fois pour prendre pied au Brukina Faso, au Bénin, au Gabon et au Togo, et pour consolider ses positions en Côte d'Ivoire, en Centrafrique et au Niger. Mais, les régulateurs locaux verraient sûrement d'un mauvais oeil un telle concentration, rappellent les analystes de HSBC. Les Etats sont en effet de plus en plus conscients de la valeur de ces actifs. En mai 2009, France Télécome;lécom a tenté d'accroître sa participation dans le sénégalais Sonatel, dont il détient déjà 42,3 % du capital. Mais le gouvernement sénégalais a fait marche arrière. Au Togo, c'est la Banque mondiale qui a gelé le processus de privatisation de l'opérateur local, l'estimant trop exclusif en faveur du français.Enfin, la complexité vient de la concurrence des opérateurs issus eux-mêmes de pays émergents. L'indien Bharti a mobilisé 8 milliards d'euros en mars pour mettre la main sur les 15 opérateurs africains de Zain. Et maitentant, c'est le sud-africant MTN qui est en passe de racheter tout ou partie des opérateurs d'Orascom Telecom dans la région. Concurrencé par les occidentaux sur leurs propres terres, Vodafone est également très présent en Afrique, les opérateurs locaux reprennent la main après avoir démontré leur capacité à gagner beaucoup d'argent avec des clients qui dépensent dans certains que quelques euros par mois. O. Pi.
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