Un nouveau sujet de fâcherie transatlantique : la mimolette

La mimolette va-t-elle conduire à un nouvel incident diplomatique entre la France et les Etats-Unis? Bloquée par les douanes américaines, près d\'1,5 tonne de mimolette est en train d\'être détruite par la coopérative laitière Isigny Sainte-Mère. Depuis le début de cette affaire en mars, la situation n\'a pas évolué et le fameux fromage ne peut toujours pas passer les douanes américaines. La FDA (Food and Drugs Administration) maintient que les mites, appelées cirons, présentes sur la croûte de la mimolette peuvent être allergènes.L\'agence sanitaire américaine ne tolère que six mites à l\'inch carré, soit par 6,45 cm². Or, ce critère est impossible à respecter pour un fromage dont la croûte contient de 30 à 30 000 mites. La FDA oublie par ailleurs de prendre en compte le fait que rares sont les consommateurs qui mangent la croûte de la mimolette...Isigny Sainte-Mère est une coopérative fabricant des fromages normands et donc de la mimolette. Son responsable export, Stéphane Plessis, rapppelle qu\'elle vend ses produits aux Etats-Unis depuis une vingtaine d\'années sans difficulté particulière. Ses exportations êtaient même en progression.Le blocage est effectif dès décembre 2012, mais Isigny Sainte-Mère n\'en est informé qu\'en mars 2013. Ce qui explique qu\'une grande quantité de la mimolette aujourd\'hui destinée à être détruite continuait d\'être expédiée par bateau en direction des Etats-Unis. Son rapatriement serait aujourd\'hui trop coûteux et compliqué.« J\'espère que ce n\'est pas politique »Stéphane Plessis affirme ne pas comprendre cette interdiction et espère qu\'elle \"n\'est pas politique\" ou ne constitue pas une mesure de rétorsion sur un autre dossier qui ne concerne en rien la mimolette. Comme cela avait été le cas lorsque les droits de douane américains sur le roquefort avaient triplés de 1999 à 2012 ou quand la Californie avait interdit la consommation de foie gras en 2012.Il y a quelque ironie à souligner que cette destruction a commencé au moment où s\'ouvrent les discussions sur le traité de libre-échange entre l\'Union-Européenne et les Etats-Unis. Mais surtout, cette affaire rappelle que la bataille des normes, ce qu\'on appelle les barrières non tarifaires, sont justement au coeur de ces négociations. On se souvient ainsi que l\'interdiction par la France de l\'importation de bœuf aux hormones de croissance venu des Etats-Unis a valu de longues discussions à l\'issue desquelles  les Français n\'ont finalement rien cédé.Les autorités sanitaires américaines seront-elles sensibles aux réactions qui regrettent la mimolette? Stéphane Plessis est sceptique. Même si le groupe Facebook Save the mimolette compte déjà sur plus de 3400 membres. 
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