Delphine Batho dit sa vérité et charge Jean-Marc Ayrault

Delphine Batho avait promis de dire ce jeudi \"toute la vérité\" sur son limogeage intervenu mardi quelques heures seulement après avoir qualifié son budget de \"mauvais\". D\'aucuns craignaient qu\'elle ne s\'en prenne au gouvernement. Ils n\'ont pas été déçus.Du tournant écologique à celui de la rigueurL\'ancienne ministre de l\'Environnement a accusé le gouvernement de Jean-Marc Ayrault d\'appliquer une politique de rigueur sans l\'assumer. \"Je n\'accepte pas le tournant de la rigueur qui ne dit pas son nom et qui prépare la marche au pouvoir de l\'extrême-droite\", a-t-elle déclaré sans détours lors de sa conférence de presse. Elle a ainsi expliqué que le budget imposé à son ministère pour 2014, avec une baisse de 7%, ne lui permettait pas d\'assurer le \"tournant écologique\". \"J\'ai, en des termes francs, mais mesurés, ouvert un débat nécessaire, car ce budget marque un tournant par rapport à la volonté de mener à bien ce tournant écologique\" s\'est-elle ainsi justifié. Et d\'accuser l\'arbitrage unilatéral de Matignon : \"Il n\'y a pas eu de débat collégial au sein du gouvernement sur les arbitrages budgétaires, comme il n\'y en a plus sur d\'autres sujets\".\"Ni une erreur, ni une faute\"Delphine Batho a insisté sur sa loyauté au gouvernement pourtant remise en cause par le Premier ministre et le président de la République. \"Je n\'ai jamais commis la moindre bourde. Mardi matin, je n\'ai commis ni une erreur ni une faute, je me suis conformé à la charte de déontologie que j\'ai signée (...) Pendant toutes ces années, je n\'ai jamais été prise en défaut de loyauté envers mon camp, et notamment ces temps derniers, alors que j\'avais en charge des dossiers sensibles\".Le précédent Nicole BricqMais celle qui continuera à siéger dans les rangs de la majorité à l\'Assemblée nationale en en retrouvant son siège de député des Deux-Sèvres, veut voir dans son éviction, la main de lobbies industriels. \"Certaines puissances économiques n\'acceptaient pas le niveau d\'ambition que je fixais pour la transition énergétique\", notamment sur la question du gaz de schiste et la réduction de la part du nucléaire en France, a-t-elle déclaré. \"Ces forces ne se sont pas cachées de vouloir ma tête, mais si le gouvernement avait été solidaire, elles n\'y seraient pas parvenues\", a-t-elle ajouté. Elle s\'est également interroge ainsi sur les déclarations il y a plusieurs semaines de Philippe Crouzet. Le PDG de Vallourec, un fabricant français de tubes sans soudures utilisés pour les forages, avait alors affirmé que \"le problème Batho était en passe d\'être réglé, car son influence au gouvernement allait désormais décroître\". Ces accusations rappellent celles qui ont entouré le départ de Nicole Bricq il y a un an entre l\'élection présidentielle et les législatives. L\'actuelle ministre du Commerce Extérieur avait quitté le ministère de l\'environnement en raison de ses prises de positions sur des forages offshore en Guyane.Pour aller plus loin:>> Ce que nous dit le limogeage de Delphine Batho 
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