Santander, nouveau géant bancaire au Royaume-Uni

En nombre d'agences bancaires, l'espagnole Santander est désormais plus importante que la sino-britannique HSBC en Grande-Bretagne ! En acquérant les 318 agences mises en vente par Royal Bank of Scotland, Santander est devenu une des forces dominantes du paysage britannique de la banque de détail. Elle y compte désormais environ 1.650 agences, soit 16 % du marché, contre 1.350 pour HSBC.La vente des agences de RBS avait été ordonnée par Bruxelles fin 2009, en contrepartie de l'aide reçue par l'État britannique. Elle se fait pour environ 1,65 milliard de livres (près de 2 milliards d'euros), mais le montant exact sera déterminé à la finalisation de cet accord, en décembre 2011. Le prix représente une prime de 350 millions de livres par rapport à la valeur d'actifs nette, évaluée à 1,3 milliard de livres fin 2009. Image médiocreDès la mise en vente des agences l'an dernier, Santander avait été parmi les favoris pour saisir cette rare opportunité, preuve de la politique d'expansion très agressive de la banque espagnole depuis deux ans. Elle a profité de la crise financière pour accélérer sa croissance, ayant acheté tour à tour Bradford & Bingley et Alliance & Leicester, deux banques qui ont frôlé la faillite à l'automne 2008. Présente en Grande-Bretagne depuis 2004, avec l'acquisition d'Abbey, Santander est désormais aussi présente outre-Manche qu'en Espagne : chacun des deux pays compte pour 33 % de ses prêts et 31% de ses dépôts. À l'avenir, la Grande-Bretagne apportera 22 % des bénéfices de Santander.Le géant espagnol a également annoncé qu'il allait injecter 4,46 milliards de livres de capitaux dans ses activités britanniques afin de « soutenir la croissance organique et non organique et financer la réorganisation des sociétés du groupe au Royaume-Uni ». Santander envisage d'introduire en Bourse partiellement ses activités britanniques, le produit d'une telle opération lui permettrait de récupérer une partie des capitaux injectés.Depuis janvier, la banque espagnole a déjà entrepris d'uniformiser son réseau d'agences sous la marque Santander. Le programme devrait être abouti d'ici à la fin de l'année. L'une des clés de sa réussite au Royaume-Uni, comme ailleurs, est sa propension à maîtriser ses coûts. Grâce notamment à un système informatique centralisé et très efficace, la banque affiche l'un des meilleurs coefficient d'exploitation au monde, à 42 %. Cela lui permet de proposer des produits moins chers que la concurrence, notamment en matière de prêts immobiliers et aux prêts aux PME. Cette compétitivité, aussi due à des effectifs réduits au maximum, s'accompagne cependant d'une image médiocre en termes de qualité de services. Un sondage du magazine de consommateurs « Which » souligne que seuls 39 % de ses clients sont satisfaits des services fournis, contre une moyenne de 52 % pour les autres banques. La lenteur des transferts d'argent, mais aussi des erreurs dans les déductions d'impôts sur les livrets A, sont mis en avant.Bonne ou mauvaise image, Santander est cependant devenue incontournable, aux côtés de Lloyds Banking Group, HSBC et Barclays. De passage à Londres en janvier, son président Emilio Botin a assuré vouloir devenir numéro un en Grande-Bretagne. On le croit.
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