L'échec d'une promesse phare de Sarkozy

Ce jour-là, Nicolas Sarkozy fait un tabac devant les professionnels de l'immobilier. Invité au congrès de la Fnaim, le 12 décembre 2006, le candidat UMP à la présidentielle déclare?: « Mon premier projet en matière de logement est de faire de la France un pays de propriétaires. » Il a droit à une telle « standing ovation » que l'assemblée de la fédération ressemble soudain à un meeting UMP...Le slogan sera martelé durant toute la campagne présidentielle de 2007. La déductibilité des intérêts d'emprunt immobilier devient ainsi une promesse phare de Nicolas Sarkozy. Elle s'adresse clairement à l'électorat traditionnel de la droite, historiquement plus attaché aux valeurs de la propriété. Et qu'importe si nombre d'experts de l'immobilier pointent le risque que la mesure ne profite qu'aux ménages ayant déjà les moyens d'acheter, remarquant qu'il existe un outil très efficace pour aider à l'accession à la propriété?: le prêt à taux zéro, dont il suffirait d'accroître la voilure...Sitôt élu, Nicolas Sarkozy fait donc plancher Bercy sur le crédit d'impôt. Le dispositif est taillé largement?: il concerne tous les ménages achetant une résidence principale, et pas seulement les primo-accédants. Et il inclut même les prêts immobiliers en cours?! L'effet d'aubaine est total pour ces ménages. Le député UMP Michel Piron, spécialiste du logement, souligne alors le côté peu logique de la chose?: « On incite à faire ce qui est déjà fait?! » La mesure essuie son premier revers?: lors de l'examen de la loi Tepa en août 2007, le Conseil constitutionnel la censure en partie, pour rupture d'égalité entre contribuables?; elle ne s'appliquera donc qu'aux prêts souscrits à compter du 6 mai, date de l'élection présidentielle.Au printemps 2008 vient un second revers, fatal celui-là?: le retournement du marché immobilier. Le nombre de transactions chute, le marché se fige, la crise amputant le pouvoir d'achat des Français. Trois ans après son vote, c'est une mesure coûteuse et à l'efficacité contestée qui est supprimée. Stéphanie Tisserond
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