Montpellier fédère un pôle sur l'eau à vocation mondiale

L'eau a toujours constitué un enjeu important pour le Languedoc-Roussillon. « Depuis les Romains, Montpellier et ses environs ont accumulé d'incomparables compétences. Un pôle de recherche unique en Europe s'y est constitu頻, note Erik Orsenna en 2008 dans « l'Avenir de l'eau ». De fait, le 11 mai, le comité interministériel de l'aménagement et du développement du territoire (Ciadt) a désigné Montpellier comme pôle de compétitivité « eau » à vocation mondiale. Il couvrira les régions Midi-Pyrénées, Paca et Languedoc-Roussillon, et coordonnera les deux autres pôles français sur l'eau : celui nommé « Gestion des eaux continentales en Lorraine-Alsace », centré sur la gestion du cycle de l'eau et la maîtrise des polluants, et celui intitulé « Dream Eaux et milieux de la région Centre », portant sur la durabilité de la ressource et les énergies renouvelables. « Le choix de Montpellier s'explique par le travail réalisé en commun par la communauté scientifique, les entreprises et les collectivités territoriales. C'est la seule région de France où tout est fédéré et cette dynamique existe de longue date », note Jean-Pierre Buchoud, président du pôle et directeur régional de Veolia Environnement. Le pôle s'appuie sur le réseau Swelia qui rassemble 66 PME régionales, soit 700 millions d'euros de chiffre d'affaires, et trois champions du secteur (Veolia, Suez Environnement et Saur-Séché). En Paca, l'association Éa Eco-entreprises regroupe 50 PME dédiées à l'eau. Avec des groupes comme Egis Eau, BRL, Nestlé Waters, Danone, et 400 PME-PMI de la filière, ce pôle présente une force industrielle unique, d'autant qu'il s'appuie aussi sur l'Institut languedocien de recherche sur l'eau et l'environnement (Ilee), qui fédère de grands établissements d'enseignement et de recherche : BRGM, Cemagref, CNRS, Cirad, École des mines d'Alès, École nationale supérieure de chimie de Montpellier, Inra, IRD, SupAgroMontpellier, Polytech. Avec 1.000 chercheurs, c'est la plus forte concentration scientifique en Europe dans le domaine. Au total, ce pôle représente 12.000 emplois et plus de 2 milliards de chiffre d'affaires. Notamment tourné vers la Méditerranée, il vise à développer des outils industriels pour répondre au défi de l'approvisionnement en eau. 12 projets labellisésD'ici à 2025, la quantité d'eau douce disponible par habitant dans le monde devrait chuter de 6.600 à 4.800 mètres cubes par an. « L'enjeu, c'est que l'industrie française de l'eau reste leader mondial au moment où d'autres pays mettent des moyens importants sur ce secteur », souligne Jean-Pierre Buchoud. La R&D sera centrée sur la mobilisation des ressources souterraines et superficielles, la gestion concertée des ressources et des usages et la réutilisation des eaux de toutes origines. Il a déjà labellisé 12 projets de recherche pesant 16 millions d'euros. Et formé un comité stratégique pour faciliter la coordination. Une charte sera opérationnelle à l'automne.
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