« L'excellence, la transparence et le fun »

Vincent Prolongeau a des convictions très profondes. Sans croissance économique, pas de progrès social. Et inversement. Pour l'actuel directeur général de la filiale française de PepsiCo, impensable d'être productif si l'on n'est pas épanoui. C'est le concept qu'il résume en trois mots?: « Excellence, transparence, fun ».Alors, le jeune patron de 45 ans, entré il y a douze ans dans la société qu'il dirige depuis 2006, prend soin de ses collaborateurs. Tout d'abord, en créant le système Flexico sur la flexibilité des horaires, préférant que ses collègues arrivent à 10?h?30 afin d'éviter les embouteillages, et soient de meilleure humeur, donc plus compétents. « C'est un cercle vertueux. » Mais aussi en laissant une place importante au dialogue. D'ailleurs, chez PepsiCo, tout le monde se tutoie. « Le dialogue social se résume souvent à la relation patrons-syndicats. C'est complètement ?has been?. » Il a donc appris à connaître ceux qu'il croise chaque jour en prenant l'initiative d'organiser, tous les lundis, des petits déjeuners avec une douzaine de collaborateurs. « Je connais plus la personne avec qui je travaille quand je sais qu'elle joue du piano plutôt qu'en sachant qu'elle est au service logistique. » De plus, en arrivant il y a trois ans dans leurs locaux de Colombes (Hauts-de-Seine), le responsable de PepsiCo a décidé de réagencer tous les bureaux, en plaçant les employés à côté de leurs collaborateurs les plus directs, plutôt que de leurs patrons, histoire d'optimiser le travail. Pour passer d'une entreprise paternaliste, où le dirigeant est roi, à une entreprise « fraternaliste », avec un esprit communautaire et une forme d'entraide. Sur le moral, la méthode est tellement efficace que PepsiCo a reçu cette année le prix « Great Place to Work ». Et d'un point de vue économique?? La société, qui a réalisé 900 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2009, ne se porte pas mal, affirme celui qui, depuis un an, préside « Entreprise et Progrès », une association mettant l'homme au coeur du projet d'entreprise.Mais fort de ces résultats, il n'en oublie pas pour autant la « vraie vie ». Il a d'ailleurs instauré le « One simple think ». Le principe?: on partage avec son supérieur direct un de ses objectifs personnels à réaliser dans l'année. Tel que se remettre au sport ou être là pour faire dîner ses enfants. Le but?? « Une année réussie pour un collaborateur, c'est d'être parvenu à ses objectifs professionnels, mais une année réussie pour un individu, c'est aussi de réaliser ses projets personnels. Sinon on ne tient pas. » Trouver l'équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie de famille en somme. Et ça vaut aussi pour le boss. « Mon objectif, l'année dernière, c'était un meilleur classement au tennis. Et j'y suis arriv頻, dit-il avec un sourire. Car Vincent Prolongeau est un sportif émérite. En plus de jouer au tennis, il participe à tous les marathons possibles. Qu'il compare à une carrière?: « Cela ne sert à rien d'arriver avec un super temps au semi-marathon si on est complètement cassé et incapable d'assurer la seconde moitié. Dans le monde du travail, c'est exactement la même chose. » Une métaphore convaincante pour celui qui a compris qu'il était important de se préserver. D'ailleurs, il a déjà atteint son objectif personnel 2010. Celui de faire un beau voyage avec sa femme et ses cinq enfants.Alors oui, on peut mener de front une vie de famille (nombreuse?!), faire du sport trois à quatre fois par semaine et diriger d'une main de maître une entreprise d'un peu plus de 500 salariés. Vincent Prolongeau nous le prouve. Demain?: entretien avec Alain Dominique Perrin, de Cartier au camping de luxe.
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