Chaque samedi, Stéphane Soumier, animateur de « Good Morning...

Chaque samedi, Stéphane Soumier, animateur de « Good Morning Business » tous les matins de 5?h?30 à 9 heures sur BFM, nous propose son bloc-notes de la semaine. ALPHABET DE RENTRÉEVous choisissez quelle lettre ? Je rencontre deux camps dans ces premiers soubresauts de rentrée, les tenants du V et les tenants du W. Chacun de ces camps s'arme de sa batterie de statistiques pour défendre sa thèse. Et la plus surprenante, finalement, c'est celle du V, parce que personne n'osait ouvertement y croire au printemps. On parle de courbes de croissance, bien sûr, et le V c'est l'idée que les indicateurs de reprise que l'on a égrenés tout l'été, sont solides, durables. Et l'on vous cite à l'appui les résultats surprenants des entreprises, le dynamisme retrouvé de la Chine, un pétrole qui malgré tout cela reste sage, etc. Autant d'éléments que les tenants du W balaient d'un revers de main avec le mot clé de « restockage ». Les entreprises ont fait des efforts considérables de réduction des stocks, elles relancent timidement la production pour répondre à la demande, rien de plus. C'est d'ailleurs ce qu'il y a d'un peu déprimant, dans cette histoire : le W n'en est pas un, mais plutôt une lettre étrange, sorte de N en miroir (vous pouvez mettre le journal devant la glace, vous allez voir, on est sûr de redescendre, mais pas sûr de remonter ensuite?). Alors, vous choisissez quelle lettre ? Je pense ne pas trop me tromper si j'écris que la vôtre c'est le P de prudence, « j'ai des partenaires qui ont perdu 40 % de leur chiffre d'affaires sur l'année », dit un jeune patron, « vous croyez que l'on peut se remettre d'un tel choc en quelques semaines ? » René Ricol, médiateur du crédit pendant quelques semaines encore, me dit qu'il voit revenir dans ses services des petits dossiers, « des boîtes mises en danger pour 5.000, 10.000 euros », ça veut dire que la tension est toujours vive, que les consignes données aux agents des banques restent celles d'une grande exigence de garanties. Même les grands patrons du CAC 40 sont venus la semaine dernière décrire une situation « incertaine ». L'un d'eux m'a d'ailleurs fait sourire, alors que je lui parlais de mon alphabet de la reprise, « j'achète le P » dit-il, « je ne voudrais juste pas que ça devienne celui des Guignols, vous vous souvenez, P? encore deux ans ! » TOURNEZ MANÈGEJe suis sincèrement désolé, mais je vais être vulgaire : le bal des faux-culs bat son plein dès l'automne ! Et la musique sur laquelle on danse s'appelle « taxe carbone ». Pas un seul de mes interlocuteurs de la semaine ne défend cette taxe, je vous assure, pas un seul. Mais pas un seul, non plus, n'a le courage de le dire, « le timing est invraisemblable », me dit un responsable du Medef, « alors que pas une entreprise n'a pu encore reconstituer ses marges, et puis penser que l'on va changer de comportement avec une hausse de trois centimes du litre d'essence est illusoire. Mais on est piégé ! Si on se bat sur ce terrain-là on va se faire laminer. » Donc, on ne se bat pas, personne ne se bat ? « Rassurez-vous, continue mon interlocuteur, les agriculteurs ont bien l'intention de ne pas se laisser faire là-dessus, ils vont ouvrir une brèche béante dans la taxe, à nous d'être suffisamment malin pour nous engouffrer au milieu. »
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.