La Grèce va devoir être plus rigoureuse pour obtenir sa nouvelle aide

Branle-bas de combat à Athènes : les experts de la troïka - Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale européenne (BCE) et Commission européenne - ont écourté vendredi de façon impromptue leur visite de contrôle qui devait se poursuivre encore une semaine. La raison avancée pour est de vouloir « laisser aux Grecs le soin de boucler le budget 2012 ». L'enjeu est important puisqu'il s'agit pour ces experts de décider au terme de ce nouvel audit des comptes de la République hellène si le pays remplit les conditions pour recevoir la sixième tranche de 8 milliards d'euros du prêt octroyé il y a un an par les institutions européennes et de Washington. Selon les medias grecs, les experts se sont montrés déçus des très faibles résultats des réformes engagées et réclament des efforts supplémentaires. Le ministre grec des Finances Evangelos Venizélos a immédiatement nié vendredi une quelconque rupture avec les bailleurs. « Il n'y a aucun mauvais climat entre la troïka et Athènes et cette 6e tranche sera bien versée mais il est important, a martelé le ministre, d'appliquer les mesures d'austérité votées par le parlement grec en juin dernier. Et surtout, il est vital que le pays change au niveau de sa conscience fiscale. Nous ne pouvons pas survivre en tant qu'État si nous nous gardons cette même mentalité vis-à-vis de l'impôt », a-t-il prévenu. Il n'empêche, la présidente de la Commission chargée de contrôler la dette a été obligée de démissionner vendredi à la suite de fuites mystérieuses indiquant qu'elle concluait dans son rapport « que la dynamique de la dette grecque était désormais hors de tout contrôle et mettait en danger toutes les tentatives entreprises pour sortir le pays de la crise ». Le ministre a remarqué qu'il « n'est pas possible qu'un texte à en-tête du parlement grec soutienne exactement le contraire de ce que disent le gouvernement et les experts du FMI ». D'où les interrogations de la presse : cette commission était-elle vraiment « indépendante », ou ne s'agit-il pas plutôt d'un règlement de comptes entre l'actuel ministre des Finances et son prédécesseur, Georges Papaconstantinou, qui avait créé cette commission ? Une chose est sûre : la récession sera plus grave que prévu. La Grèce ne tiendra pas ses objectifs de réduction du déficit public en 2011. Les chiffres avancés par les médias grecs parlent de 8,8% du PIB au lieu des 7,4% prévus, après 10,5% enregistré en 2010. Un PIB dont la contraction est désormais estimée à ? 5 % en 2011, au lieu des ? 3,5% prévus. « De bons progrès » Pour calmer le jeu, son départ ayant semé la confusion sur les marchés, la troika a dans un communiqué souligné que la mission avait fait « de bons progrès », mais avait « temporairement quitté Athènes pour permettre aux autorités de terminer leur travail technique » lié au budget 2012 et aux mesures structurelles de renforcement de la croissance ». Elle devrait revenir dans une dizaine de jours. Le Premier ministre Georges Papandréou, qui s'est dit confiant ce week-end sur la capacité de la Grèce à sortir de la crise d'ici à 2013, doit prononcer mi-septembre à Thessalonique son discours de rentrée. On verra alors si le départ de la troïka ne reposait que sur des questions techniques... 
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