Démissionner ? Le président de Radio France «avisera» le moment venu

Jean-Luc Hees n\'a visiblement pas envie de quitter prématurément Radio France. C\'est en tout cas ce qu\'a laissé entendre le patron du groupe de radio public lors de la conférence de rentrée. Pas question donc d\'abandonner prématurément son mandat, malgré la dernière sortie de Patrick Bloche. Le député PS, nouveau président de la Commission des affaires culturelles de l\'Assemblée nationale, souhaite en effet voir les présidents des groupes publics - Rémy Pflimlin (France Télévisions) et Jean-Luc Hees - remettre leurs mandats au CSA, et se porter à nouveau candidat s\'ils le désirent, dans le cadre d\'un nouvelle loi audiovisuelle qui serait votée l\'an prochain. De fait, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, les patrons de l\'audiovisuel public ont été nommés directement par le président. François Hollande a promis pendant la campagne de modifier ce mode de nomination.« Pas complètement crétin » « Mon mandat prend vient à échéance le 12 mai 2014. Je ne suis ni aveugle, ni sourd, ni complètement crétin. Je constate que le gouvernement veut modifier la loi. Il faut laisser le parlement débattre. Quant à moi, je n\'ai pas d\'état d\'âme. Cela ne m\'empêche pas de dormir. Je verrai ce qu\'il sort de tout cela et j\'aviserai », a indiqué Jean-Luc Hees, laissant planer le doute sur ses intentions. Plus direct, Rémy Pflimlin a de son côté indiqué à Jean-Marc Morandini qu\'il ne démissionnerait pas, à moins que loi ne l\'y oblige.Une chose est sûre, contrairement à Rémy Pflimlin, dont le bilan à France Télévisions n\'est pas tout rose, les résultats de Radio France sont plutôt satisfaisants. En témoignent les audiences de France Inter. La matinale animée par Patrick Cohen est désormais la première de France avec 4 millions d\'auditeurs, soit 400.000 aficionados conquis en un an. «Cela prouve que le service public cela peut marcher. Nous avons doublé nos audiences sur les 20-35 ans», s\'est d\'ailleurs félicité le patron de la station Philippe Val.Pour Radio France, qui coiffe aussi France Culture, France Musique, France Bleue et FIP, la seule ombre au tableau est le Mouv\', qui était déjà à la dernière rentrée « le souci » de Jean-Luc Hees. Un an après, et malgré une grille rénovée, les audiences très faibles (inférieures à 1%) stagnent toujours, la radio souffrant notamment d\'un « déficit de notoriété ». Prenant la défense de ses équipes, Jean-Luc Hees, dont l\'une des missions inscrites dans le Contrat d\'objectif et de moyen du groupe est de doubler l\'audience d\'ici à 2014, a indiqué qu\'il savait combien cela serait difficile. « C\'est un choix d\'entreprise. Nous n\'avons pas de budget de com\' délirant, et puis ce n\'est pas le sujet. Il y a une mission à remplir et cela marchera », a-t-il martelé. Les grilles de la station créée en 1997 avaient été réaménagées notamment pour faire entrer plus d\'informations.Du rififi à Radio FranceMalgré des résultats globaux satisfaisants, l\'ambiance n\'est pas des meilleures au sein du groupe. Lundi, Jean-Luc Hees a brutalement annoncé le départ de Patrick Collard, son bras droit évoquant, dans un mail interne, des « divergences de vue ». Numéro 1 et numéro 2 étaient visiblement en désaccord depuis un moment sur des sujets stratégiques. Avant Patrick Collard, Anne Brucy avait également quitté la tête de France Bleu, dont les audiences sont pourtant au beau fixe. Plus inquiétant, Christian Mourougane, directeur général délégué, et chargé de l\'immense projet de réhabilitation de la Maison de la radio, a fait ses valises en juillet. « Parfois ont n\'est pas d\'accord avec les gens avec lesquels on travaille. C\'est l\'histoire du capitaine et du bateau », a philosophé Jean-Luc Hees.
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