L'Europe veut croire à une spirale positive sur les négociations du climat

environnementÀ moins de quatre mois de la conférence de Copenhague, les Européens n'ont pas renoncé à rallier le reste du monde à leurs ambitions écologiques. Pression sur les États-Unis pour consolider un « bloc » des pays industrialisés et faire entendre raison aux « grands émergents », d'un côté, conciliation avec les pays les moins avancés, de l'autre : telle est en substance leur stratégie pour nouer en décembre un nouvel accord international qui succède au protocole de Kyoto.Hier à Bruxelles les ambassadeurs des Vingt-Sept ont ainsi fait le point sur les engagements américains contenus dans la loi énergie-climat actuellement en discussion. À elle seule, cette loi, voulue par le président Obama, marque une rupture par rapport à la période précédente où les États-Unis s'étaient refusés à prendre des engagements chiffrés. Mais avec 5 % de baisse des émissions de CO2 par rapport à 1990, après les discussions à la Chambre des représentants, elle est en deçà des recommandations scientifiques. « Nous attendons des réductions plus ambitieuses de la part de nos amis américains », a prévenu cette semaine à Bruxelles le ministre suédois de l'Environnement, Andreas Carlgren, qui assure la présidence de l'Union européenne.« accord ambitieux »Il faut dire que les Européens ont fixé très haut la barre pour la conférence de Copenhague qui doit donner un successeur au fameux protocole de Kyoto signé il y a dix ans. « L'accord doit traduire l'objectif scientifique de limiter à 2 °C maximum la hausse de température à la surface de la planète d'ici à 2050 », a déclaré Andreas Carlgren. Cela suppose, pour les pays développés, de réduire leurs propres émissions de 25 % à 40 % d'ici à 2020, par rapport à 1990, et, pour les pays émergents, de réduire de plus ou moins un quart la croissance de leurs émissions. Les Européens ont déjà pris l'engagement d'abaisser les leurs de 20 % unilatéralement, et même de 30 % en cas d'accord international à Copenhague.L'engagement américain est en outre essentiel pour faire pression sur les futurs grands émetteurs que sont l'Inde, le Brésil ou la Chine. « Si les États-Unis ne se mettent pas dans la partie, jamais les grands pays émergents n'accepteront un accord ambitieux », déclarait le président de la République Nicolas Sarkozy fin août devant la conférence des ambassadeurs. La Chine, à elle seule, a contribué à hauteur de la moitié à l'augmentation des émissions de CO2 depuis 1990. Un rapport officiel du gouvernement indien publié mercredi indique que les émissions du sous-continent devraient tripler d'ici à 2031.La stratégie européenne passe également par les pays les moins avancés. Le 15 septembre, la Commission européenne fera des propositions pour leur fournir des financements « préalables », autrement dit débloqués avant 2012 et l'entrée en vigueur éventuelle d'un nouvel accord, en vue de leur permettre d'intégrer le facteur carbone dans leurs plans de développement.En attendant, la présidence devra aussi ?uvrer en interne pour régler les différends entre Européens : une ligne de négociation devrait être adoptée lors du Conseil européen des 29 et 30 octobre.
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