En France, la chimie perdra 5.000 à 6.000 emplois

ChimieNous ne sommes pas sortis de la récession. » Les propos du président de Solvay et du Cefic (syndicat européen de la profession) Christian Jourquin, lors de la conférence annuelle du secteur à Lisbonne ce week-end, sont sans appel. Un an après la brutale entrée de l'industrie chimique dans la crise, les difficultés perdurent. « Le point bas a été touché en mars, mais la baisse des volumes devrait atteindre 11 % à 15 % cette année », détaille le responsable de la politique industrielle au Cefic, René Van Sloten.Pour la France, l'Union des industries chimiques (UIC) se veut plus optimiste?: elle table sur un recul de « 7 % à 10 % » en 2009. « Cette différence s'explique par le fait que la chimie de spécialités, davantage représentée en France (Arkema, Rhodia), a moins souffert que la chimie de base, plus cyclique et moins diversifiée », estime René Van Sloten. « La chimie phytosanitaire [herbicides, Ndlr] et les fournisseurs de l'agroalimentaire tirent bien leur épingle du jeu », fait valoir le directeur général de l'UIC, Jean Pelin. Mais, même pour les chimistes de spécialités, le rebond reste fragile (lire interview). Avec des conséquences sur l'emploi. Selon l'UIC, la baisse des effectifs atteindra 3 % à 5 % par an en France en 2009-2010, contre 1,5 % l'an dernier. « Soit la destruction de 5.000 à 6.000 emplois directs », calcule Jean Pelin.substances dangereusesDans ce contexte, les industriels s'inquiètent de ne pouvoir honorer la première échéance du règlement européen Reach. Le 1er décembre 2010, la composition de toutes les substances chimiques produites ou importées à plus de 1.000 tonnes par an, ainsi que leurs usages, devront être enregistrés auprès de l'agence spécialisée (Echa). Pour l'heure, 1.500 dossiers sur 9.000 ont été constitués. Le but de Reach est de dresser un panorama exhaustif des substances chimiques en Europe et de remplacer, à terme, les plus dangereuses. Sa mise en ?uvre se révèle plus complexe et coûteuse que prévu. « L'industrie ne demande pas de report de délai, mais des moyens supplémentaires de la part des instances publiques », indique Jean Pelin. Car toute substance non enregistrée devra être interdite de vente. Une issue que les industriels espèrent bien éviter. n
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