Les émergents veulent une meilleure place au FMI

À trois jours de l'Assemblée générale du Fonds monétaire international (FMI), du 7 au 9 octobre, un renversement de pouvoir se profile au profit des pays émergents au Conseil d'administration du Fonds. Les États européens vont réduire le nombre de leurs chaises au conseil (9 actuellement) comme les y poussent avec insistance les États-Unis et les grands émergents dont le poids dans l'économie n'a fait que croître, ce que les institutions internationales prennent peu en compte. L'Espagne pourrait devoir libérer le siège dont elle dispose en son nom et en celui de plusieurs pays d'Amérique Latine (Mexique ...) qu'elle représente, et revenir sous l'une des bannières européennes. De leur côté la Belgique et la Suisse, qui représentent plusieurs pays au FMI, pourraient instaurer une rotation au sein de leur groupe respectif ce qui permettrait aux pays émergents qui en font partie d'en prendre la tête à tour de rôle.Surreprésentation de l'EuropeEn août les États-Unis ont refusé de maintenir à 24 le nombre de sièges du conseil d'administration arguant du fait que les statuts n' en prévoient en réalité que 20. Critiquée pour sa surreprésentation, l'Europe a fait savoir vendredi qu'elle avait bien compris le message : « Nous sommes d'accord pour réduire la représentation européenne jusqu'à deux sièges, selon un système de « rotation » entre marchés émergents et pays avancés, ont indiqué les ministres européens des finances. La Belgique pourrait ainsi laisser régulièrement la Turquie, qu'elle a jusqu'à présent représentée, occuper elle-même la chaise au Conseil. Et la Suisse en ferait autant avec la Pologne. À cette mutation, s'ajoutera en 2012 la perte probable du poste de directeur général qui revenait par principe à un Européen. Craignant de perdre de l'influence, l'Europe réclame des contreparties, veut maintenir un Conseil « à 24 membres », obtenir « plus de compétences au niveau politique » et remettre en cause le « droit de veto » dont disposent les États-Unis. Tous ces sujets seront débattus en fin de semaine à Washington, siège du FMI. Laurent Chemineau
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