Liste Lagarde : une histoire rocambolesque en 10 dates

Un scénario digne de James Bond. L\'histoire commence en 2008, lorsqu\'un ancien employé de la banque suisse HSBC s\'enfuit avec, dans ses bagages, un listing contenant des noms de clients de l\'établissement. Elle se poursuit au Liban, à Nice, à Paris pour rebondir avec fracas à Athènes. Retour sur une affaire qui n\'a pas fini de faire parler d\'elle.• 2008 : Un ancien cadre du service informatique de la banque suisse HSBC, surnommé plus tard “Antoine“ ou “Hervé“ tente de prendre contact avec plusieurs organisations gouvernementales, notamment au Liban. Il dit vouloir démontrer comment certaines banques facilitent l’exil fiscal et le blanchiment d’argent. La gendarmerie des Alpes-Maritimes, où il s’est installé, entre en contact avec lui au début de l’année suivante.• janvier 2009 : La banque HSBC sollicite l’aide du parquet de Nice pour tenter de retrouver l’ancien employé qu’elle accuse d’avoir volé des données. Le procureur, Eric de Montgolfier ouvre quelques mois plus tard une enquête préliminaire. Il soupçonne des personnes résidants dans les Alpes-Maritimes de blanchiment d\'argent.• 9 décembre 2009 : Eric Woerth, alors ministre du Budget, ainsi que Christine Lagarde, à l’époque ministre française de l’Economie, reconnaissent que certains des noms des 3.000 contribuables français invités à régulariser leur situation ont bien été fournis ou confirmés grâce à un document qui a atterri entre les mains des services fiscaux. Il s’agirait de ce listing obtenu par le fameux “Hervé“ dont l’existence est révélée au public par le Parisien.• 17 décembre 2009 : Parce que la France a utilisé les données volées à la banque HSBC, le gouvernement fédéral suisse décide de geler la ratification d’une convention fiscale. La brouille se calme en janvier 2010 à l’issue du forum de Davos au cours duquel Nicolas Sarkozy ainsi que Christine Lagarde et Eric Woerth ont rencontré le chef du département fédéral suisse des Finances.• Avril 2010 : Selon le parquet de Nice, la liste HSBC contiendrait en tout 172.000 comptes détenus par 79.000 personnes dont 8.230 Français.• Fin 2010 : Un ancien ministre des Finances grec, Georges Papaconstantinou aurait reçu des mains de son homologue, Christine Lagarde, un fichier sur lequel figurent des noms d’exilés fiscaux grecs. Selon l’ex-premier ministre grec Evangelos Venizelos, ce listing aurait par la suite été transmis à la brigade financière grecque, la SDOE. Mais Georges Papaconstantinou affirme de son côté qu’il l’a “oubliée“.•  Septembre 2011 : En Belgique, il est question d’une liste provenant de la banque HSBC en Suisse et contenant les noms de quelques 170 diamantaires anversois.• Début octobre 2012 : L’existence d’une liste de 2.000 noms de grecs soupçonnés de fraude fiscale est révélée au public. Certains font l’objet de “fuites“. Deux hommes sont retrouvés morts. Il s’agit de Vlassis Kambouroglou, riche homme d’affaires hellène et de Leonidas Tzanis, dont le corps est découvert à Jakarta, en Indonésie. Cet ancien député socialiste grec qui faisait l’objet d’une enquête a été retrouvé pendu. Pour l\'heure, les enquêteurs parlent de suicide. D’après la presse grecque, leurs noms figuraient sur la liste.• 24 octobre 2012 : Le support qui contenait la fameuse liste aurait mystérieusement “disparu“ des locaux de la SDOE. En conséquence, le nouveau ministre des Finances, Yannis Stournaras demande à nouveau à la France de lui transmettre le document.• 26 octobre 2012 : Costas Vaxevanis, rédacteur en chef de l’hebdomadaire grec Hot Doc publie une liste de 2.059 noms. Selon le magazine, il s’agit de la liste Lagarde. Peu après, Costas Vaxevanis est arrêté par la police grecque. Le 1er novembre, il est acquitté. Dans la foulée, une enquête parlementaire sur cette affaire est ouverte en Grèce.  A lire aussi>> Grèce : \"il faut suivre la route de l\'argent\" : L\'interview de Costas Vaxevanis par notre correspondante à Athènes.>> Liste d\'évadés fiscaux grecs: après le procès d\'un journaliste, l\'enquête parlementaire>> Soupçons et morts mystérieuses: une liste anti-corruption sème la panique à Athènes
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