Ana Botin poursuit son « entraînement » pour diriger Santander

Emilio Botin a estimé jeudi que sa fille est la personne « la plus indiquée » pour le poste au Royaume-Uni. Ana Patricia Botin a franchi un nouveau cap sur le chemin qui la mène vers la succession de son père, Emilio Botín, 76 ans, lui-même héritier de son père à la tête de la banque espagnole Santander. Sa nomination à la tête de la filiale de Santander au Royaume-Uni à la place d'António Horta-Osório, a eu l'effet d'un coup de tonnerre en Espagne, ainsi qu'au Royaume-Uni où peu de femmes ont réussi à s'imposer dans les hautes sphères de la City. Emilio Botín a quant à lui estimé jeudi que sa fille est la personne « la plus indiquée » pour le poste au Royaume-Uni. Rares sont ceux , d'ailleurs, qui mettent en question les compétences de cette Cantabre de 50 ans, 38e sur la liste des femmes les plus puissantes de la planète par la revue « Forbes », même si certains observateurs notent que « en tant que fille de Botín, son action est observée à la loupe ». Il va sans dire que sa capacité à relever les défis de Santander UK, la filiale la plus importante pour le groupe après l'Amérique latine, sera suivie de près. Le premier d'entre eux, et non des moindres, sera l'entrée en Bourse de 20 % de la filiale au premier semestre 2011. Il lui faudra aussi gérer l'intégration des 318 agences de RBS acquises en août dernier pour 1,9 milliard d'euros. Elle ne semble pas effrayée par la tâche et souhaite faire de la filiale « la meilleure banque du Royaume-Uni ». Pour cela, l'expérience engrangée au cours de près de trente ans de carrière ne sera pas de trop. Ascension irrésistibleFormée à l'université américaine de Brin Mawn puis à Harvard, elle a débuté sa carrière en 1981 chez JP Morgan, avant d'intégrer Santander en 1988. Elle a notamment participé au développement de la banque en Amérique latine et est entrée au Conseil d'administration dès 1989. Elle fait un bond en avant en 2002, avec sa nomination à la tête de Banesto. Au cours de ses huit ans de présidence, elle complète avec succès l'ouverture au marché de Banesto et son repositionnement dans la banque de détail. Cela n'empêche pas Banesto d'être victime de la crise. Au troisième trimestre, le bénéfice net a baissé de 18,6 %, notamment à cause des provisions, et son titre a perdu près de 17 % depuis le début de l'année.L'ascension irrésistible a pourtant failli prendre fin brutalement en 1999 lorsque, par surprise, Ana Patricia Botín présente sa démission. Elle était alors responsable de la banque d'investissement de BSCH, issue de la fusion entre Santander et Central Hispano. Il semble qu'elle ait été sacrifiée par son père pour préserver la fusion. Mais c'était pour mieux revenir, à Banesto, en 2002, et au Royaume-Uni, où elle commencera début 2011, son « entraînement », selon des sources du secteur, en vue d'atteindre de plus hauts sommets encore.
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