Les entreprises, elles aussi, se veulent généreuses. À l'image de L'Oréalcute;al, les dirigeants des grands groupes, puis ceux des PME importantes ont voulu créer leur fondation. Ainsi, 38 fondations d'entreprise ont été créées en 2007, puis 55 en 2008. Au total, on en compte près de 250. Souvent, ce sont des entreprises avec lesquelles le fondateur ou ses héritiers ont conservé des liens étroits. Depuis 2003, la fiscalité les encourage à se lancer dans de tels projets. Le système de « donation temporaire d'usufruit » a, alors, été avalisé par l'administration. Il s'agit, pour une famille riche, de « prêter » ses actions à une fondation. Ce patrimoine échappe à l'ISF, tandis que l'institution encaisse les dividendes attachés aux actions. Certains riches propriétaires d'entreprise « prêtent » ainsi leurs titres aux fondations qu'ils ont créées, ou d'autres, tels des membres de la famille Mulliez les cèdent temporairement à la Fondation de France. Ce mouvement a été fortement encouragé par la loi Tepa d'août 2007, qui a permis aux particuliers de déduire de l'ISF (à hauteur de 75 %) les dons remis aux fondations. Ainsi, les riches familles propriétaires d'entreprise ont-elles été incitées à donner. Il existe également des institutions liées à des filiales de groupes internationaux, telle la fondation Ronald McDonald.La plupart des fondations d'entreprise créées récemment affichent une vocation sociale, étant impliquées dans la santé, l'éducation? ou alors dans le développement durable. Ces structures ne servent donc pas directement l'intérêt de l'entreprise. Mais elles contribuent à sa bonne image. fondateur et donateurLes entrepreneurs séduits par le modèle anglo-saxon ? la fondation de Bill Gates est dotée de plus de 40 milliards de dollars ! ?, se veulent aussi donateurs. C'est le cas de Jean-Paul Baudecroux, fondateur de NRJ ? qui a créé une fondation consacrée aux neurosciences ? ou de Geoffroy Roux de Bézieux, PDG de Virgin Mobile France, qui a décidé d'aider les orphelins du Niger. Mais la crise a eu raison de cet engouement. Si les fondations existantes continuent bien sûr leurs activités, le nombre de créations devrait chuter cette année. I. B.

latribune.fr

05 Déc 2009, 1:42

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