Entre performance et art de vivre, les challenges de régates...

La voile de tradition fait revivre des légendes de merIl sera, à n'en pas douter, la star du prochain Panerai Classic Yachts Challenge. Ou plutôt son ambassadeur. « Eilean », un ketch de 22 m, découvert en piteux état par la marque horlogère Panerai aux Caraïbes, vient de sortir de deux années de restauration pour être son porte-drapeau. Ancien fournisseur de la marine nationale italienne, Officine Panerai a toujours entretenu des liens forts avec la mer. Et a saisi l'occasion de se passionner pour les vieux gréements en lançant en 2005 un trophée à ses couleurs. Une régate entre les Ferrari maritimes d'un autre âge. « Ce sont les valeurs véhiculées par ce type de bateau qui nous intéressent. C'est un vecteur de communication extraordinaire. Quant à « Eilean », en le voyant, j'ai tout de suite succomb頻, raconte Angelo Bonati, le président d'Officine Panerai (racheté par Richemont en 1997).De fait, « Eilean » date de 1936, année au cours de laquelle Panerai a sorti sa première montre. Elle fabriquait avant des instruments de marine. D'autre part, c'est un Fife, c'est-à-dire un bateau dessiné par le célébrissime et talentueux architecte des plus beaux bateaux de course de l'époque ? ceux qui disputaient la course de l'America ? l'Écossais William Fife des chantiers Fairlie. Aujourd'hui, il suffit de se promener à Saint-Tropez, lors des Voiles, ou à Cannes au moment des Régates royales pour comprendre ce que ces fiers destriers de mer ont de magique. Près de 350 voiliers, goélettes auriques, ketches bermudiens, yawls, sloops et cotres, des voiliers d'époque (construits avant 1950) aux classiques (construits entre 1950 et 1975) concourent au trophée Panerai en cinq étapes. D'avril à septembre, ils effectuent trois régates en Méditerranée (Antibes, Porto Rotondo, Cannes), et quatre outre-Atlantique (Antigua, Newport, Nantucket). L'édition 2010 attend Eilean pour en découdre.Le ketch bermudien a été retrouvé dans état critique à Antigua en 2007. Une fois sur cale au chantier naval Francesco Del Carlo de Viareggio, son bois s'est révélé irrécupérable. Le bateau avait trop souffert. « Il a fallu le reconstruire à 75 % », précise Angelo Bonati. Aujourd'hui, avec son cuir rouge, ses winchs en bronze doré gravés à son nom qui brillent au soleil, ses poulies gainées de cuir fauve, il a retrouvé sa fière allure d'antan. Pour une facture de 2 millions d'euros alors que son prix d'acquisition avoisine les 100.000 euros. C'est presque trop, disent certains puristes, qui jugent ces restaurations un peu excessives et pas toujours très « marines » ? à partir de 100.000 euros et pouvant atteindre 10 millions d'euros. Qu'importe, le spectacle est là, sur l'eau. Et bien fou celui qui ne saurait l'apprécier.Construction en boisPlus de 90 % de ces voiliers ont été construits en bois selon la technique de bordage traditionnelle et presque tous ont subi ces vingt dernières années ces restaurations sans lesquelles ils n'auraient pas pu continuer à naviguer. Ainsi le très beau « Tuiga » de 22 m, propriété du Yacht Club de Monaco qui a fêté son centenaire cette année, a retrouvé cet été son sister ship « Mariska », resté deux ans en restauration aux chantiers de la Ciotat. Chacun a sa légende. La goélette aurique de 43 m « Zaca », ancienne demeure du géant hollywoodien Errol Flynn, a accueilli Orson Welles et Rita Hayworth à l'occasion du tournage de « la Dame de Shanghai ». C'est à bord du spectaculaire « Moonbeam IV » de 1914, un aurique de 43 m, que le prince Rainier de Monaco et Grace Kelly ont passé leur lune de miel. Halcyon, sloop américain de 7,62 m datant de 1912, fut le modèle sur lequel appris à naviguer John Fitzgerald Kennedy. Quant à « Eilean », il a traversé 36 fois l'Atlantique durant sa longue carrière et a été choisi en 1982 par le groupe de pop Duran Duran pour son clip vidéo « Rio ».Ces bateaux mythiques sont aujourd'hui de plus en plus nombreux à reprendre la mer grâce à de nouveaux passionnés, hommes d'affaires pour la plupart, comme Alain Dominique Perrin, administrateur de Richemont, Patrizio Bertelli, patron de Prada, ou encore les s?urs Gucci, propriétaires de « Créole », la très belle goélette à trois mâts restaurée par leur père dans les années 80, et enfin aujourd'hui, Angelo Bonati, le patron d'Officine Panerai. Le luxe prouve, s'il en était encore besoin, son goût pour les belles choses. Sophie Péte
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