Annulation de vaccins contre la grippe A  : les labos réclament compensation

Roselyne Bachelot a pris les laboratoires pharmaceutiques au mot. Lundi soir, la ministre de la Santé a annulé 50 millions de doses de vaccins contre la grippe A sur les 94 millions commandées (lire aussi page 6), quelques heures après les déclarations en ce sens du français Sanofi-Pasteur et du britannique GSK (« La Tribune » du 5 janvier).accords contractuelsLes modalités de ces annulations, et donc le coût pour le gouvernement, restent flous. « Nous sommes en discussions pour trouver des compensations concernant 2 millions de doses », indiquait-on ce mardi chez Sanofi-Pasteur. La France a annulé 40 % de la commande de vaccins du laboratoire français (11 millions sur un total de 28). Une demi-surprise : « Nous avions déjà proposé au gouvernement de réallouer 9 millions de vaccins à d'autres pays du Proche-Orient, d'Europe et d'Asie », assure l'industriel. « Cette annulation aura donc peu, voire pas d'impact sur notre objectif de 500 millions de dollars de revenus issus des vaccins au premier trimestre 2010 », précise Sanofi. Le suisse Novartis, dont 7 des 16 millions de doses commandées ont été annulées, précise « prendre note de la décision du gouvernement français ». Mais « les accords contractuels sont considérés comme contraignants », prévient-il. GSK, qui perd 32 des 50 millions de doses demandées par la France, n'a pas souhaité s'exprimer.Aucun industriel n'a précisé l'ampleur des compensations espérées. « Nous discutons de clauses de droit administratif classiques en cas d'annulation de contrats de droit public », esquive Sanofi. Et qu'en sera-t-il de l'Humenza, son vaccin adjuvanté, qui attend l'aval des autorités sanitaires européennes ? « Nous avons honoré toutes nos commandes avec du Panenza [sans adjuvant, Ndlr]. En fonction de la date d'enregistrement, nous déterminerons dans quels pays livrer l'Humenza », indique le labo. Les observateurs craignent que d'autres pays annulent leurs commandes. En France, les mutuelles montent aussi au créneau : elles ont demandé ce mardi que leur contribution au financement des vaccins soit allégée. AUDREY TONNELIER
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