Communication

Le procès en nom collectif (« class action ») intenté à New York contre Vivendi, son ancien PDG, Jean-Marie Messier et son ancien directeur financier, Guillaume Hannezo, entre dans sa dernière ligne droite. Mardi, les avocats du groupe ont commencé à présenter leurs conclusions devant le tribunal du district Sud de Manhattan. Ils seront suivis ce mercredi par « J2M » et Guillaume Hannezo, puis jeudi par les avocats de la partie civile. Le jury populaire débutera ensuite ses délibérations qui peuvent durer plusieurs jours. En cas de condamnation, les indemnités que devrait verser Vivendi à ses anciens actionnaires pourraient s'élever à plusieurs milliards de dollars, estiment les plaignants. Déjà, l'avocat français de Vivendi, Hervé Pisani prévient que « le cas échéant », le groupe « fera appel sur le fond et d'autres sujets dont la participation des plaignants français au procès new-yorkais ».Démarré le 5 octobre, ce procès porte sur la communication financière du groupe entre octobre 2000 et août 2002. Ses actionnaires d'alors, en France et aux États-Unis, estiment avoir été trompés sur la solidité de Vivendi dont l'endettement a explosé à force d'acquisitions visant à bâtir un conglomérat reliant les activités de médias et de télécommunication. En mars 2002, Messier avance que le groupe « va mieux que bien » alors que Vivendi annonce une perte de 13,6 milliards d'euros.erreurs de gestionAu cours du procès, Messier et Vivendi, qui ont opté pour une défense concertée, ont nié avoir trompé les investisseurs. J2M a admis des erreurs de gestion mais a expliqué que « des événements dramatiques » dont « les attentats du 11 septembre, les faillites de Enron et WorldCom et l'explosion de la bulle technologique » avaient contribué à la chute abyssale de l'action du groupe. Jim Quinn, l'un des avocats de Vivendi, a affirmé, mardi 5 janvier, aux jurés que le marché avait été averti des risques encourus par Vivendi au moment de sa fusion avec Seagram, ajoutant que le groupe « avait alors respecté les règles comptables », et « toujours payé ses factures », ce qui contredit les accusations portant sur ses problèmes cachés de liquidité. « Entre 1997 et 2000, l'endettement financier net du groupe a bondi de 4,17 à 25,5 milliards d'euros. C'est une hausse énorme, de 600 % ! Mais Vivendi ne l'a jamais cachée », a argumenté Quinn.Les avocats de la partie civile ont attaqué cette ligne de défense en rappelant qu'en 2003, après avoir entamé une procédure d'arbitrage sur le parachute doré de son ancien patron, Vivendi estimait que J2M était à l'origine de « plus de 100 milliards de dollars de pertes de valeur pour les actionnaires » et avait précipité l'entreprise « au bord de la faillite ». L'économiste Blaine Nye, un expert désigné par les plaignants, estime que les investisseurs pourront demander une indemnisation maximale de 22,52 euros par titre. Hervé Pisani avertit qu'en cas de condamnation, le groupe « contesterait les demandes d'actionnaires ». « Dans un cas de figure défavorable [à Vivendi, Ndlr], deux ou trois années, au moins, s'écouleront avant que soit versée la moindre indemnisation », prévient l'avocat.n
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